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Œuvres Tertullien (160-220) De corona militis

Edition Masquer
De corona militis

V

[1] Maior efficitur ratio christianarum obseruationum, cum illas etiam natura defendit, quae prima omnium disciplina est. Ideoque haec prima praescribit coronam capiti non conuenire. Puto autem, naturae Deus, Deus noster, qui figurauit hominem et fructibus rerum appetendis, iudicandis, consequendis certos in eo sensus ordinauit propria membrorum quodam modo organa: auditum in auribus fodit, uisum in oculis accendit, gustum in ore conclusit, odoratum in naribus uentilauit, contactum in manibus extimauit. [2] Per haec exterioris hominis ministeria interiori homini ministrantia fructus munerum diuinorum ad animam deducuntur a sensibus. Quis igitur fructus ex floribus? Substantia enim propria, certe praecipua, coronarum flores agri. Aut odor, inquis, aut color, aut pariter utrumque. Qui erunt sensus coloris et odoris? Visus, opinor, et odoratus. Istos sensus quae membra sortita sunt? Oculi, nisi fallor, et nares. Vtere itaque floribus uisu et odoratu, quorum sensuum fructus est, utere per oculos et nares, quae eorum sensuum membra sunt. Substantia tibi a Deo tradita est, habitus a saeculo. [3] Quamquam nec habitus extraordinarius ordinario usui obstrepit: hoc sint tibi flores et inserti et innexi, et in filo et in scirpo, quod liberi, quod soluti: spectaculi scilicet et spiraculi res. Coronam, si forte, fascem existima florum per seriem comprehensorum, ut plures semel portes, ut omnibus pariter utaris. Iam uero et in sinum conde, si tanta munditia est, et in lectulum sparge, si tanta mollitia est, et in poculum crede, si tanta innocentia est: tot modis fruere quot et sentis. [4] Ceterum in capite quis sapor floris, quis coronae sensus, nisi uinculi tantum, quo neque color cernitur neque odor ducitur nec teneritas commendatur? Tam contra naturam est florem capite sectari quam cibum aure, quam sonum nare. Omne autem, quod contra naturam est, monstri meretur notam penes omnes, penes nos uero etiam elogium sacrilegii in Deum, naturae dominum et auctorem.

Traduction Masquer
De la couronne du soldat

V.

Si je ne me trompe, c'est le Dieu de la nature, c'est notre Dieu qui a formé l'homme et disposé en lui des sens |135 certains pour désirer, discerner et obtenir la jouissance des choses, par l'intermédiaire de membres et d'organes particuliers. Il a creusé l'ouïe dans les oreilles; il a allumé le regard dans les yeux; il a enfermé le goût dans la bouche; il a livré dans les narines l'odorat à tous les souffles; il a placé l'intelligence dans le toucher des mains. C'est par ces organes, mis au service de l'homme extérieur, que l'ame jouit des dons divins. Quel fruit retire-t-on des fleurs? La matière essentielle, ou du moins la matière principale des couronnes, ce sont les fleurs du champ. C'est l'odeur, me réponds-tu, ou la couleur, ou bien l'une et l'autre à la fois. Eh bien! quels sens affecte la couleur et l'odeur? La vue, j'imagine, et l'odorat. Quel est le siège de ces sens? les yeux et les narines, si je ne me trompe. Jouis donc de ces fleurs par la vue et par l'odorat, puisque ce sont les sens propres à ces fleurs; jouis-en par les yeux et par les narines, puisque ce sont, les organes où siègent ces sens. La substance t'a été communiquée par Dieu; l'usage vient du monde; toutefois un usage illégitime ne peut prescrire contre l'usage légitime. Que les fleurs tressées ou enlacées en bouquet, retenues par la soie ou par le jonc, soient pour toi ce qu'elles sont abandonnées à elles-mêmes et libres: une chose que l'on regarde ou que l'on respire. Si tu as tant de goût pour un faisceau de fleurs, réunies l'une à l'autre, afin d'en porter avec toi un plus grand nombre à la fois, et d'en respirer le parfum en même temps, cache-les dans ton sein, puisqu'elles ont tant de pureté; répands-les sur ta couche, puisqu'elles ont tant de délicatesse; confie-les à la coupe, puisqu'elles ont tant d'innocence; jouis-en autant de fois que tu as de facultés, Mais, placées sur ta tête, quel plaisir te donnent-elles? En quoi une couronne te profite-t-elle plus qu'un bandeau? la couleur t'échappe; le parfum n'arrive pas jusqu'à tes narines; la délicatesse est perdue pour toi. Il est aussi contraire à la nature de rechercher des fleurs pour sa tête que des aliments pour l'oreille ou des sons pour les narines. |136 Or, tout ce qui est contre nature, mérite, dans l'opinion de tous, la dénomination de monstre; chez nous, il est flétri par le mot de sacrilège contre le Dieu maître et auteur de la nature.

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