Edition
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Retractationes (PL)
2.
In hoc libro illud quod dixi, Animam dico esse factam a Deo, ut caetera omnia quae a Deo facta sunt; et inter illa quae Deus omnipotens fecit, principalem locum datum esse animae 1, ita dixi, ut hoc generaliter de universa creatura rationali accipi vellem, quamvis in Scripturis sanctis animas dictas esse Angelorum, aut non omnino, aut non possit facile reperiri, sicut supra jam diximus. Item alio loco: Ego dico, inquam, peccatum non esse, si non propria voluntate peccetur 2. Ubi peccatum illud intelligi volui, quod non est etiam poena peccati: nam de tali poena dixi alibi in eadem disputatione, quod dicendum fuit 3. Itemque dixi: Ut postea eadam ipsa caro, quae nos poenis torsit in peccatis manentes, subjiciatur nobis in resurrectione, et nulla adversitate nos quatiat, quominus legem et praecepta divina servemus 4. Quod non ita est accipiendum, tanquam et in illo Dei regno, ubi incorruptibile atque immortale corpus habebimus, de Scripturis divinis lex et praecepta sumenda sint: sed quia perfectissime ibi lex aeterna servabitur, et illa duo praecepta de diligendo Deo et proximo, non in lectione, sed in ipsa perfecta et sempiterna dilectione tenebimus. Hoc opus sic incipit: Quinto calendas septembris, Arcadio Augusto bis et Rufino viris clarissimis consulibus.
Traduction
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Le Rétractations
2.
Ce que j’ai dit en ce livre: que «l’âme est faite par Dieu, comme toutes les autres choses qui ont été faites par lui; et qu’entre tout ce que le Dieu tout-puissant a fait, elle occupe le rang principal 1; » ne se doit prendre que dans le sens général qui s’applique à toute créature raisonnable, bien qu’il soit difficile, ainsi que je l’ai dit, de trouver dans les saintes
Ecritures le nom d’âme appliqué aux Anges. De même ailleurs: «Je dis qu’il n’y a pas de péché si on ne pèche pas jar sa propre volonté 2. » J’ai voulu entendre ici le péché qui n’est pas en même temps la peine du péché; car j’ai expliqué dans celte discussion même ce qu’il faut dire de cette peine 3. J’ai dit encore: « Afin que cette même chair, qui nous a torturés de ses peines quand nous demeurions dans le péché, nous soit soumise dans la résurrection, et qu’elle ne nous tourmente d’aucune souffrance pour nous empêcher de garder la loi et les préceptes divins 4. » Il ne faudrait pas comprendre ces paroles en ce sens que dans le royaume de Dieu, où nous posséderons nos corps incorruptibles et immortels, nous ayons à emprunter aux divines Ecritures la loi et les préceptes; mais dans ce sens que la loi éternelle sera là, parfaitement observée, et que nous trouverons les deux préceptes de l’amour de Dieu et du prochain non dans la lecture, mais dans la charité parfaite et éternelle.
Cet ouvrage commence ainsi: « Le cinq des calendes de septembre, les très-illustres Arcadius, Auguste pour la deuxième fois, et Rufin étant consuls. »