3.
Quand j’ai dit peu après : « Il nous appartient de croire et de vouloir; il appartient à Dieu de donner à ceux qui croient et qui veulent, la faculté de faire le bien par le Saint-Esprit, par lequel la charité est répandue dans nos coeurs 1; » j’ai eu raison; mais par la même règle l’un et l’autre appartient à Celui qui lui-même prépare la volonté, comme l’un et l’autre appartient à nous, puisque rien ne se fait sans notre volonté. Lorsque j’ai dit ensuite: «Nous ne pouvons vouloir sans que nous soyons appelés ; et quand nous avons voulu, en suite de cet appel, notre volonté et notre course ne suffisent pas, à moins que Dieu ne fournisse des forces à ceux qui courent et les conduise là où il les appelle; » et aussi quand j’ai ajouté : «Il est donc manifeste que le bien que nous faisons n’est pas l’oeuvre de notre volonté et de notre mouvement, mais de la miséricorde de Dieu 2,» j’ai été absolument dans le vrai. Mais je n’ai que très-peu parlé de la vocation elle-même qui a lieu selon le dessein de Dieu; elle n’est pas telle chez tous les appelés, mais seulement chez les élus. C’est pourquoi mes paroles ajoutées peu après : « De même que les élus de Dieu commencent par la foi, non par les oeuvres, à mériter le don de Dieu pour faire le bien; ainsi les damnés commencent par l’infidélité et l’impiété à mériter la peine, cette peine qui est elle-même le principe de leurs mauvaises actions; » ces paroles sont très justes: mais que le mérite de la foi est lui-même un don de Dieu, je ne l’ai pas dit, je n’ai pas pensé non plus qu’il le fallait rechercher.