3.
Ailleurs 1, en citant ce témoignage: « Dieu ne donne pas l’esprit en le mesurant 2, » je n’avais pas compris que ce passage ne s’appliquait avec vérité qu’à Jésus-Christ. En effet, si Dieu ne donnait pas son esprit aux autres hommes en le mesurant, Elisée n’en aurait pas demandé le double de ce qu’avait reçu Elie. En exposant cette parole: « Il ne sera pas enlevé un iota, pas un accent à la loi avant que toutes ces choses arrivent 3, » j’ai dit qu’on ne pourrait la comprendre que comme l’expression véhémente de la perfection 4. Alors naturellement on peut me demander. si cette perfection peut s’entendre en ce sens qu’il soit vrai que personne, usant de son libre arbitre, ne puisse vivre ici-bas sans péché. Par qui en effet la loi peut-elle être accomplie jusqu’à un accent, sinon par celui qui observe tous les préceptes divins? Or, dans ces préceptes il y en a un qui nous ordonne de dire: « Pardonnez-nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés 5, » et cette prière, l’Eglise tout entière la dit et la redira jusqu’à la fin des siècles. Donc tous les préceptes sont regardés comme accomplis, quand tout ce qui ne se fait pas est pardonné.