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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Confessiones

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Les confessions de Saint Augustin

CHAPITRE IX. IL TOMBE MALADE. — PRIÈRES DE SA MÈRE.

16. Et une maladie, terrible châtiment du corps, m’y attendait; et déjà je m’acheminais vers l’enfer, chargé de tout ce que j’avais commis de crimes contre vous, contre moi, contre les autres, fardeau sinistre qui aggravait encore ce lien d’iniquité originelle qui nous fait tous mourir en Adam. Vous ne m’en aviez encore remis aucun en Jésus-Christ, et sa croix n’avait pas encore rompu ce contrat d’inimitié que mes péchés avaient formé entre vous et moi. Et l’eût-il rompu avec ce fantôme de croix que je rêvais? Aussi fausse que me semblait la mort de sa chair, aussi véritable était celle de mon âme; et aussi vraie qu’était la mort de sa chair, aussi fausse était la vie de mon âme qui se refusait à cette créance. Et la fièvre redoublait, et je m’en allais, et je périssais. Où pouvais-je aller, en m’en allant ainsi, sinon au supplice du feu, à des tourments dignes de mes oeuvres, selon l’ordre de votre vérité? Et elle ne le savait pas, et elle priait pour moi, loin de moi. Mais vous, partout présent, où elle était, vous l’écoutiez, et où j’étais, vous aviez pitié de moi, et vous me rendiez la santé du corps quand ce coeur sacrilège était encore malade. Car, dans ce péril extrême, je ne songeais pas au baptême; enfant, j’étais bien meilleur, alors que je le demandai à la piété de ma mère, ainsi que mon souvenir vous l’a confessé. Mais j’avais grandi pour ma honte, et je riais, dans ma folie, des conseils du Médecin céleste qui ne m’a pas permis de mourir ainsi d’une double mort. Cette blessure au coeur de ma mère eût été incurable. Non, je ne puis dire tout ce qu’elle avait d’âme pour moi, et combien plus de souffrances lui coûtait le fils de son esprit que l’enfant de sa chair.

17. Oh! non, je ne sais pas comment elle eût guéri, si ma mort, et une telle mort, eût traversé les entrailles de son amour. Et où pouvaient aller tant de prières, vives, fréquentes, continuelles, nulle part qu’à vous? Et vous, Dieu des miséricordes, eussiez-vous méprisé le coeur contrit et humilié d’une veuve chaste, sobre, exacte à l’aumône, rendant tout hommage et tout devoir à vos saints, ne laissant passer aucun jour sans participer à l’offrande de votre autel; soir et matin, assidue à votre Eglise, non pour engager de vaines causeries avec les vieilles, mais pour vous entendre dans vos paroles, pour être entendue de vous dans ses prières?

Et ces larmes, qui ne vous demandaient ni or, ni argent, aucun bien passager ou périssable, mais le salut de l’âme de son fils, auriez-vous pu les mépriser ? Auriez - vous donc rebuté celle que votre grâce faisait votre suppliante? Oh! non, Seigneur; vous lui étiez présent, vous l’entendiez, vous agissiez dans l’ordre de votre prédestination immuable. Loin, loin de moi ce doute impie que vous pussiez la tromper par ces visions, par ces réponses, dont j’ai rappelé les unes, omis les autres qu’elle gardait toutes dans la foi de son coeur, et que sa prière vous représentait sans cesse comme des billets souscrits de votre sang. Miséricorde infinie! vous remettez leurs dettes à vos, débiteurs, et vous voulez bien pourtant les reconnaître pour créanciers de vos promesses! (402)

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Confessiones (PL)

CAPUT IX. Febri correptus periculose laborat.

16. Et ecce excipior ibi flagello aegritudinis corporalis, et ibam ad inferos, portans omnia mala quae commiseram et in te, et in me, et in alios, multa et gravia, super originalis peccati vinculum quo omnes in Adam morimur. Non enim quidquam eorum mihi donaveras in Christo; nec solverat ille in cruce sua inimicitias quas tecum contraxeram peccatis meis. Quomodo enim eas solveret in cruce phantasmatis, quod de illo credideram? Quam ergo falsa mihi videbatur mors carnis ejus, tam vera erat animae meae: et quam vera erat mors carnis ejus, tam falsa vita animae meae, quae id non credebat. Et ingravescentibus febribus jam ibam et peribam. Quo enim irem, si tunc hinc abirem, nisi in ignem atque tormenta digna factis meis in veritate ordinis tui? Et illa hoc nesciebat, et tamen pro me orabat absens. Tu autem ubique praesens, ubi erat exaudiebas eam; et ubi eram miserebaris [Col. 0714] mei, ut recuperarem salutem corporis mei, adhuc insanus corde sacrilego. Neque enim desiderabam in illo tanto periculo baptismum tuum; et melior eram puer, quando illum de materna pietate flagitavi, sicut jam recordatus atque confessus sum. Sed in dedecus meum creveram, et consilia medicinae tuae demens irridebam, qui me non sivisti talem bis mori. Quo vulnere si feriretur cor matris, nunquam sanaretur. Non enim satis eloquor quid erga me habebat animi, et quanto majore sollicitudine me parturiebat spiritu, quam carne pepererat.

17. Non itaque video quomodo sanaretur, si mea talis illa mors transverberasset viscera dilectionis ejus. Et ubi essent tantae preces et tam crebrae sine intermissione? Nusquam nisi ad te. An vero tu, Deus misericordiarum, sperneres cor contritum et humiliatum viduae castae ac sobriae, frequentantis eleemosynas, obsequentis atque servientis sanctis tuis, nullum diem praetermittentis oblationem ad altare tuum; bis in die, mane et vespere, ad ecclesiam tuam sine ulla intermissione venientis, non ad vanas fabulas et aniles loquacitates, sed ut te audiret in tuis sermonibus, et tu illam in suis orationibus. Hujusne tu lacrymas, quibus non a te aurum et argentum petebat, nec aliquod nutabile aut volubile bonum, sed salutem animae filii sui; tu cujus munere talis erat, contemneres et repelleres ab auxilio tuo? Nequaquam, Domine. Imo vero aderas, et exaudiebas, et faciebas ordine quo praedestinaveras esse faciendum. Absit ut tu falleres eam in illis visionibus et responsis tuis, quae jam commemoravi, et quae non commemoravi, quae illa fideli pectore tenebat; et semper orans, tanquam chirographa tua ingerebat tibi. Dignaris enim, quoniam in saeculum misericordia tua, eis quibus omnia debita dimittis, etiam promissionibus tuis debitor fieri.

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Bekenntnisse Comparer
Les confessions de Saint Augustin
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Commentaires sur cette œuvre
Einleitung in die Confessiones
Prolegomena
The Opinion of St. Augustin Concerning His Confessions, as Embodied in His Retractations, II. 6
Translator's Preface - Confessions

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