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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Academicos

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Contre les Académiciens

23.

Celui qui a donné cette définition, dit alors Trygétius, la défendra s'il lui plait. Maintenant réponds-moi et arrivons enfin à la question dont il s'agit. Je suis prêt, dit Licentius. Conviens-tu, poursuivit Trygétius, qu'Albicère a connu la vérité ? Certainement. II valait donc mieux que ton sage? — Nullement : car ces sortes de vérités que cherche le sage non-seulement ce devin en délire ne les connaissait pas, mais elles restent inconnues au sage même durant la vie mortelle. Et cette situation est pourtant si excellente qu'il est beaucoup plus avantageux à le chercher ces vérités sublimes que de trouver quelquefois les autres. J'ai grand besoin du secours de votre définition pour me tirer de ce mauvais pas, dit Trygétius. Elle t'a semblé vicieuse parce qu'elle s'applique aussi à celui gaie nous ne pouvons appeler sage; mais l'approuveras-tu quand-nous dirons que la sagesse est la connaissance des choses divines et humaines, en tant qu'elles se rapportent à la vie heureuse? La sagesse est cela, répond Licentius, mais elle n'est pas que cela; c'est pourquoi encore que ta première définition allât trop loin , la dernière- est trop restreinte. La première peut être accusée d'avarice, la seconde de folie. Si maintenant l'on me permet de dire mon avis dans une définition, je répondrai que la sagesse me parait être non-seulement la connaissance des choses divines et humaines qui ont rapport à la vie heureuse, mais qu'elle en est encore la recherche soigneuse. Si l'on veut diviser ma définition; on trouvera que la première partie qui comprend la science, est de Dieu, et que la seconde qui est comprise dans la recherche est de l'homme. Dieu est heureux par t'une, et l'homme par l'autre. J'admire, dit Trygétius, comment tu condamnes ton sage à toujours travailler en vain. — Pourquoi dis-tu en vain, puisque le sage est si bien récompensé ?Car par cela même qu'il cherche il est sage : et parce qu'il est sage il est heureux. Autant qu'il lui est possible, en effet, il dégage son esprit de toutes les enveloppes du corps et se recueille en lui-même; il ne se laisse pas déchirer par les passions , mais il s'applique à lui-même et à Dieu avec une inaltérable tranquillité. Ainsi, dès ce monde, il jouit de sa raison, ce qui est le bonheur, nous en sommes convenus, et , à la fin de la vie, il sera tout prêt à obtenir ce qu'il a recherché, et il jouira à bon droit d'une divine béatitude, après avoir déjà goûté une félicité humaine.

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Contra Academicos (PL)

23.

Tum Trygetius: Definitionem istam, inquit, defendet, si libebit, ille qui protulit. Nunc mihi tu volo respondeas, ut tandem ad id quod agitur, veniamus. Isthic sum, inquit ille: Dasne, ait, Albicerium scisse verum? Do, inquit. Melior igitur tuo sapiente. Nullo modo, ait ille: nam quod genus veri sapiens inquirit, non solum ille delirus hariolus, sed ne ipse quidem sapiens dum in hoc corpore vivit, assequitur: quod tamen tantum est, ut multo sit praestabilius hoc semper quaerere, quam illud aliquando invenire. Necesse est, ait Trygetius, ut mihi in angustiis definitio illa subveniat. Quae si propterea tibi vitiosa visa est, quia complexa est eum quem non possumus vocare sapientem; quaero utrum eam probes, si sapientiam rerum humanarum divinarumque scientiam dicamus, sed earum quae ad beatam vitam pertineant. Est, inquit ille, et ista sapientia, sed non sola: unde superior definitio invasit alienum, haec autem proprium deseruit: quare illa avaritiae, ista stultitiae coargui potest. Etenim ut ipse jam explicem definitione quod sentio, sapientia mihi videtur esse rerum humanarum divinarumque, quae ad beatam vitam pertineant, non scientia solum, sed etiam diligens inquisitio. Quam descriptionem si partiri velis, prima pars quae scientiam tenet, Dei est; haec autem quae inquisitione contenta est, hominis. Illa igitur Deus, hac autem homo beatus est. Tum ille: Miror, inquit, sapientem tuum quomodo asseras frustra operam consumere. Quomodo, inquit Licentius, frustra operam consumere, cum tanta mercede conquirat? Nam hoc ipso quo quaerit, sapiens est; et quo sapiens, eo beatus: cum ab omnibus involucris corporis mentem quantum potest, evolvit, et seipsum in semetipsum colligit; cum se non permittit cupiditatibus laniandum, sed in se atque in Deum semper tranquillus intenditur: ut et hic, quod beatum esse supra inter nos convenit, ratione perfruatur; et extremo die vitae ad id quod concupivit adipiscendum reperiatur paratus; fruaturque merito divina beatitudine, qui humana sit ante perfructus.

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