1.
J'attends impatiemment les actes promis par votre excellence; je désire les faire lire dans l'église d'Hippone, et si cela se peut, dans toutes les églises de mon diocèse. Il faut que les hommes entendent et reconnaissent de quels crimes ont fait l'aveu ces ennemis, à qui la crainte de Dieu n'a point arraché le repentir; car l'action de la justice a pu seule rompre la dureté de ces coeurs cruels. Parmi eux se trouvent et ceux qui, d'après leur propre déclaration, ont tué un de nos prêtres, aveuglé et estropié un autre de nos frères; et ceux qui n'ont pas osé nier que ces crimes fussent à leur connaissance tout en affirmant qu'ils les condamnaient; ceux-ci repoussent la paix catholique sous prétexte de ne pas se souiller des iniquités d'autrui, et ils demeurent dans un schisme sacrilège au milieu d'une multitude de scélérats; enfin il en est qui ont été jusqu'à dire qu'ils resteraient dans le schisme, quand même on leur démontrerait la vérité catholique et le mensonge des donatistes. Ce n'est pas peu de chose ce que Dieu a voulu faire par votes. Plût à Dieu que vous eussiez beaucoup de causes de ce genre à entendre et de fréquentes occasions de mettre en lumière les iniquités , l'extravagance et l'opiniâtreté des donatistes ! Plût à Dieu que des actes semblables , publiés en tous lieux, répandissent la vérité par tout le monde ! Votre excellence écrit qu'elle ne sait pas si elle doit ordonner la publication de ces actes dans la Théoprépie 1 ; faites-le s'il y a de la foule par là; sinon, qu'on choisisse un lieu plus fréquenté, car il ne faut y manquer en aucune manière.
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C'était le nom d'une église de Carthage qui appartenait alors aux donatistes. ↩