72.
Ces mots : « Le salut du Seigneur, » ne signifient pas que le Seigneur est sauvé, ils désignent le salut qui sauve ceux qu'il plaît à Dieu de traiter ainsi ; de même quand il est dit: « Ils ignorent la justice de Dieu et veulent établir la leur propre; » on ne doit pas entendre la justice qui est la nature même de Dieu, mais celle que communique sa grâce à ceux qu'elle justifie. On est sauvé et justifié par le même principe. Le Seigneur avait dit :« Il n'est pas besoin de médecin pour ceux qui se portent bien, mais pour les malades; » il s'explique en ajoutant : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs 1. » Ce n'est donc pas en considération de nos propres oeuvres de justice, mais dans sa pure miséricorde, que Dieu nous sauve par l'eau de la régénérations. C'est en espérance que cette grâce nous a sauvés. De là ces paroles du psaume : « Mais les enfants des hommes espéreront à l'ombre de vos ailes. Ils s'enivreront de l'abondance de votre maison, et vous les abreuverez du torrent de vos délices, parce qu'en vous est la source de vie, et nous verrons la lumière dans votre lumière. Etendez votre miséricorde sur ceux qui vous connaissent, et votre justice sur ceux qui ont le coeur droit. » A cette justice de Dieu est opposé l'orgueil qui met sa confiance dans ses propres oeuvres; c'est pourquoi le Psalmiste ajoute : « Qu'il ne m'arrive point de marcher d'un pas orgueilleux 2. » 3 4