5.
En vous écrivant précédemment, je n'avais pas eu présente à l'esprit cette manière d'entendre les mots : «Ils ont été rassasiés de leurs enfants; » mais en relisant une courte explication du même psaume que j'avais dictée il y a longtemps, j'y ai trouvé cette pensée brièvement exprimée. J'ai consulté aussi les manuscrits grecs pour voir si le mot : « Enfants, » était au datif ou au génitif, qui tient lieu d'ablatif dans la langue grecque, et j'ai trouvé le génitif; si on avait traduit mot pour mot, on aurait mis : Saturati sunt, filiorum; mais le traducteur, à la fois fidèle à la pensée du texte et à l'usage de la langue latine, a écrit : Saturati sunt filiis. Quant aux paroles qui suivent : « Et ils ont laissé le reste à leurs petits enfants, » je crois qu'il faut entendre ici les enfants de la chair. En expliquant ainsi dans le texte le mot qui signifie enfants au lieu du mot qui signifie pourceau, on retrouve le sens de cette parole des juifs : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants 1; » car c'est ainsi qu'ils ont laissé à leurs petits-enfants le reste de leurs oeuvres.
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Matth. XXVII, 25. ↩