5.
Le libre arbitre peut quelque chose pour les bonnes oeuvres, si Dieu lui vient en aide ; on obtient ce secours en priant humblement et en agissant. Otez au libre arbitre l'appui divin, quelque connaissance qu'on ait de la loi, on n'aura en aucune manière une justice solide, mais seulement une enflure impie dans le coeur et un mortel orgueil. C'est ce que nous apprend l'oraison dominicale. C'est en vain que nous demandons à Dieu « de ne pas nous induire en tentation 1, » s'il est en notre pouvoir de ne point succomber. Car le sens de cette parole est celui-ci : ne nous laissez pas succomber. « Dieu est fidèle, dit l'Apôtre 2, il ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de votre pouvoir, mais il fera tourner « la tentation à votre profit, afin que vous « puissiez persévérer ; » l'Apôtre aurait-il dit que Dieu fait cela, si cela était en notre seule puissance, sans son secours?