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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Epistulae Lettres de Saint Augustin
TROISIÈME SÉRIE. LETTRES CXXIV - CCXXXI LETTRES ÉCRITES DEPUIS L'ANNÉE DE LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 411, JUSQU'À SA MORT, EN 450.
LETTRE CLIX. (Année 414.) AUGUSTIN ET LES FRÈRES QUI SONT AVEC LUI, AU BIENHEUREUX SEIGNEUR, AU VÉNÉRABLE ET CHER FRÈRE ET COLLÈGUE DANS LE SACERDOCE, ÉVODE, ET AUX FRÈRES QUI SONT AVEC LUI , SALUT DANS LE SEIGNEUR.

4.

La nuit suivante, voilà que le même jeune homme lui apparaît de nouveau et lui demande s'il le connaît; Gennadius lui répond qu'il le connaît bien et tout, à fait. Alors le jeune homme lui demanda où il l'avait. connu; Gennadius qui avait présents les souvenirs de la précédente nuit, lui parla de son rêve et des hymnes des saints qu'il avait entendus lorsqu'il l'avait eu poux guide. Interrogé sur la question de savoir s'il avait vu tout cela en songe ou éveillé, il répondit : « En songe. » — « Vous vous en souvenez bien , lui dit le jeune homme ; c'est vrai. Vous avez vu ces choses en songe. Mais sachez que maintenant encore (417) vous voyez en songe. » Gennadius, entendant cela, répondit qu'il le croyait ainsi. « Où est en ce moment votre corps? » lui dit celui qui l'instruisait; « dans mon lit, » répondit-il. «Savez-vous, dit encore le jeune homme, savez-vous que les yeux de votre corps sont en ce moment liés, fermés, inoccupés, et qu'avec ces yeux-là vous ne voyez rien ? » — « Je le sais, » répondit Gennadius. « Quels sont donc, reprit le jeune homme, quels sont ces « yeux avec lesquels vous me voyez? » Gennadius, ne trouvant pas à répondre à cette question, se tut. Tandis qu'il hésitait et cherchait, la vérité lui fut révélée par la bouche de son jeune maître : « De même, lui dit celui-ci, que les yeux de votre chair, pendant que vous dormez et que vous êtes couché dans votre lit, se reposent et ne font rien , et que pourtant il y a en vous des yeux avec lesquels vous me voyez et que vous vous servez de cette vue; de même, après votre mort, sans aucune action de vos yeux corporels, vous vivrez et vous sentirez encore. Gardez-vous désormais de douter qu'il y ait une vie après le trépas. » C'est ainsi que cet homme fidèle cessa de douter; d'où lui vint cet enseignement si ce n'est de la providence et de la miséricorde de Dieu ?

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