4.
Les efforts de tant de raisonnements et les instances de tant de voix catholiques n'ont donc pas été tout à fait inutiles, puisque nos adversaires , voulant argumenter contre les sacrements de l'Eglise, avouent cependant que les enfants croient. Qu'ils ne leur promettent donc pas la vie, même sans avoir été baptisés : car il est dit de cette autre vie : « Celui qui est incrédule au Fils ne verra pas la vie. » Pourquoi, d'un côté, les excluent-ils du royaume des cieux, et, de l'autre, les défendent-ils de la damnation? Est-ce autre chose que la damnation cette colère de Dieu qui demeure sur celui qui ne croit pas? Voilà un grand pas de fait; ôtez tout ce qui n'est plus que discussion vétilleuse, et la cause sera jugée. Si nos adversaires nous accordent que les enfants croient, nous ne leur appliquerons pas seulement cette sentence : « Celui qui n'aura pas été régénéré par l'eau et l'Esprit n'entrera pas dans le royaume des cieux 1, » mais nous leur appliquerons encore ces autres paroles qui sont également du divin Maître : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé; celui qui ne croira pas sera condamné 2. » Puisqu'ils avouent que les enfants baptisés croient , ils ne peuvent pas mettre en doute que ceux qui ne croient pas soient condamnés; et dès lors qu'ils osent dire encore, s'ils le peuvent, que Dieu condamne avec justice des enfants sans souillure originelle et qui ne sont point atteints par la contagion du péché !