5.
Mais pourquoi ne craint-on pas de mentir contre nous? Nous ne nions pas que la grâce de Dieu guérisse le libre arbitre, mais nous nions qu'il se tortille chaque jour par la grâce du Christ, et nous avons la confiance qu'elle lui vient en aide. Et des hommes nous disent qu'il est en leur pouvoir de faire le bien t Mais ce bien, le font-ils? O prétention vaine de gens misérables! Chaque jour ils se reprochent des fautes, et en même temps ils se vantent des forces de leur volonté propre! Ils ne se rendent pas compte de leur conscience qui ne peut être guérie que par la grâce et ne disent pas : « Ayez pitié de moi ! guérissez mon âme, parce que j'ai péché contre vous 1! » Ceux qui se glorifient ainsi de leur libre arbitre (et nous ne nions point le libre arbitre, mais nous ne le séparons pas du secours de Dieu), que feraient-ils si déjà la mort avait été absorbée dans sa victoire, si déjà notre corps mortel avait été revêtu d'immortalité, et ose corps corruptible d'incorruptibilité 2? La pourriture est dans leurs plaies, et c'est d'un ton superbe qu'ils demandent un remède! Ils ne disent pas comme le juste
« Si le Seigneur n'était venu à mon secours, mon âme aurait habité les régions de la mort 3; » ils ne disent pas comme ce saint Prophète : « Si le Seigneur ne garde la cité, inutilement veille celui qui la garde 4. »