4.
Je vous dis que j'étais prêt à souscrire encore à ces mots, comme faisant partie de l'expression même de ma foi; mais auparavant, pour ne pas oublier ce qui m'était venu à l'esprit, je vous demandai si on lisait quelque part, dans les divines Ecritures, ces mots
« Le Père non engendré. » Je fis cela, parce que, au commencement de notre conférence, mon frère Alype, et non pas moi, ayant prononcé les noms d'Arius et d'Eunome, et vous ayant demandé auquel des deux s'attachait Auxentius, qui avait reçu de vous de grandes louanges, vous vous écriâtes que vous anathématisiez Arius et Etmome ; et aussitôt vous nous demandâtes d'anathématiser de notre côté omousion, comme s'il y avait eu un homme de ce nom, de la même manière qu'on s'est appelé Arius et Eunome. Vous nous pressiez vivement de nous montrer ce mot dans les Ecritures; et, ce mot une fois trouvé, vous communiqueriez aussitôt avec nous. Nous vous répondions que nous parlions latin, que ce mot était grec, et qu'avant de vouloir qu'on le montrât dans les Livres saints, il fallait d'abord. en chercher l'exacte signification. Vous, au contraire, répétant toujours le même mot, comme si vous eussiez agité une arme contre nous, vous nous disiez que nos pères s'en étaient servis dans leurs conciles, et vous nous pressiez de plus en plus de vous montrer omousion dans les Livres (83) saints, quoique nous vous répétassions que notre langue n'étant pas la langue grecque, il importait d'abord de se fixer sur le sens de ce mot; car la chose, et non pas le mot même, pouvait peut-être se trouver dans les divines Ecritures. Il faudrait avoir un bien grand penchant à la contradiction, pour disputer sur le mot quand on convient de la chose.