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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De la Genèse au sens littéral
LIVRE V. TOUT CRÉÉ EN MÊME TEMPS.
CHAPITRE XVI. DIEU EST PLUS FACILE A CONNAITRE QUE LES CRÉATURES.

34.

Cet Etre éternel, immuable, ce Dieu qui existe par lui-même, comme il l'a révélé à Moïse en lui disant: « Je suis l'Être 1, » a sans doute une nature bien différente des créatures qu'il a faites; il possède en effet l'être véritable et par lui-même, en ce qu'il est toujours de la même manière, et que, loin de changer en acte, il ne peut changer même virtuellement; aucune de ses' créatures ne peut se produire ni subsister en possédant comme lui la plénitude de l'être: car il ne saurait les faire sans les connaître, ni les connaître sans les voir, ni les voir sans les contenir en lui: or, il ne peut contenir en lui-même des êtres qui ne sont pas encore formés, qu'autant qu'il ne l'est pas lui-même. Son essence ineffable ne peut se définir que grossièrement dans les langues humaines, à l'aide de termes empruntés aux idées de temps et d'espace, pour dépeindre Celui qui est avant l'espace et le temps. Cependant le Créateur est plus prés de nous qu'une foule de ses créatures. C'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être 2; quant aux créatures, la plupart sont éloignées de notre raison par la distance même que la matière met entre les esprits et les corps; puis, notre raison elle-même est impuissante à voir au sein de Dieu les principes qui ont présidé a leur formation, et à découvrir ainsi, en dehors de l'expérience, leur nombre, leurs propriétés, leur grandeur véritable. Enfin, ils échappent même à nos sens, parce qu'ils sont trop loin ou que d'autres corps viennent se placer entre eux et nos organes, et nous empêchent de les voir ou de les toucher. Ainsi on les découvre avec plus de peine que leur auteur, et tout ensemble il y a un bonheur incomparablement plus élevé à voir d'un coup par le moindre rayon des perfections divines, qu'à embrasser dans sa science toutes les merveilles de l'univers. C'est donc avec raison que la Sagesse adresse ces reproches aux investigateurs du siècle: «Si leur génie, dit-elle, a été assez puissant pour pénétrer l'univers, comment n'en ont-ils pas découvert le Seigneur plus facilement encore? 3 » Nos yeux ne peuvent découvrir les fondements de la terre, mais Celui qui les a posés est tout près de notre intelligence.


  1. Exode, III, 14.  ↩

  2. Act. XVII, 28. ↩

  3. Sag. XIII, 9.  ↩

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De la Genèse au sens littéral

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