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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Quaestionum in Heptateuchum l. VII Questions sur l'Heptateuque
LIVRE DEUXIÈME. QUESTIONS SUR L'EXODE

LXIX. (Ib. XVIII, 19, 20.)

Encore sur le conseil de Jéthro à Moïse. — Ce qu'ajoute Jéthro: « Sois pour le peuple dans tout ce qui regarde Dieu, et tu rapporteras à Dieu leurs paroles et tu leur apprendras les ordonnances et la loi divines; et tu leur montreras les voies par lesquelles ils marcheront, et ce qu'ils auront à accomplir, » fait voir que toutes ces choses concernent le peuple pris en masse. Car Jéthro ne dit pas: Tu rapporteras à Dieu les paroles de chacun, mais « leurs paroles, » après qu'il venait de dire: « sois pour le peuple dans tout ce qui regarde Dieu.» Ensuite il veille à ce que le soin des affaires particulières ne soit pas délaissé : des hommes justes et puissants, ennemis de l'orgueil et serviteurs fidèles de Dieu, seront choisis pour être établis les uns sur mille hommes, les autres sur cent, les autres sur cinquante, les autres enfin sur dix. C'est ainsi que, sans accabler ces derniers, il déchargea Moïse d'occupations graves et épineuses. En effet mille hommes étant confiés à la conduite d'un seul, qui avait au-dessous de lui, dix, vingt et cent autres chefs, il arrivait nécessairement que chacun de ceux-ci avait à peine de quoi juger. On découvre aussi dans ce passage un exemple d'humilité dans là personne de Moïse: favorisé d'entretiens particuliers avec Dieu, il ne conçut point de dédain ni de mépris pour le conseil que lui donnait un étranger, son beau-père. Cependant, comme Jéthro n'était pas Israëlite, faut-il le compter aussi bien que Job, étranger aussi à ce peuple, parmi les adorateurs du vrai Dieu et les sages éclairés par la religion ? Cette question mérite d'être posée et parait devoir être résolue affirmativement. Il est vrai que le texte ne dit pas clairement s'il a sacrifié au vrai Dieu parmi son peuple, quand il vit son gendre, ou si c'est Moïse qui l'a adoré; mais quand même on dirait positivement que Moïse l'adora, l'honneur rendu par lui à son beau-père n'eût différé en rien des marques de respect familières aux patriarches à l'égard des hommes: ainsi est-il dit qu'Abraham adora le fils de Chet 1. Quant aux grammatoeisagogeis, que le texte désigne après les décurions, il n'est pas facile de savoir ce qu'ils étaient : car ce nom est tout-à-fait inusité parmi ceux qui exercent nos charges ou nos emplois. Quelques-uns le traduisent par doctores, docteurs, comme si l'on disait : maîtres des lettres, qui introduisent la connaissance des lettres; c'est le sens du mot grec. On voit par là que les Hébreux avaient une littérature, avant la publication de la Loi : mais quand a-t-elle commencé, je ne sais s'il est possible de s'en assurer. Car il en est qui pensent que l'usage des lettres remonte aux premiers hommes, qu'elles passèrent à Noë, de lui aux ancêtres d'Abraham, et ensuite au peuple d'Israël: mais comment en établir les preuves, je l'ignore.


  1. Gen XXIII, 7 ↩

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