XXXIX. (Ib. XVIII, 21. )
Dieu, parlant aux hommes, s'abaisse à leur langage. — « Je descendrai donc, je verrai et je saurai si, oui ou non, leur iniquité s'est consommée, comme l'an« nonce leur clameur qui vient jusqu'à moi. » En prenant ces paroles comme l'expression, non d'un doute sur ce qui arrivera, mais de la colère et de la menace, nous n'avons pas de question à poser. Dieu en effet parle aux hommes leur langage dans l'Ecriture, et ceux qui le connaissent, savent que sa colère est exempte de toute passion. Nous disons souvent nous-mêmes, en forme de menace : Voyons si je ne te fais pas ceci, voyons si je ne lui ferai pas cela; et encore : Si je ne puis pas te faire telle ou telle chose ; ou bien : Je saurai, c'est-à-dire, je m'assurerai si je ne puis pas faire cela. L'émotion de la colère et non l'ignorance se trahit dans ces menaces. Dieu donc est inaccessible au trouble ; mais le langage humain se proportionne ordinairement à (humaine faiblesse, et à cette faiblesse Dieu adapte ses paroles.