XXVIII. (Ib. XXIV, 19.)
Les Israëlites présumèrent d’eux-mêmes plutôt que de la miséricorde de Dieu. — Que signifient ces paroles de Josué au peuple : « Vous ne pouvez servir le Seigneur, parce que c'est un Dieu saint? » Veut-il dire que la fragilité humaine ne peut monter, pour ainsi parler, au niveau de la Sainteté divine par une fidélité irréprochable? Après avoir entendu Dieu, les Israëlites auraient dû non-seulement choisir son service, mais encore mettre toute leur confiance dans son secours et sa miséricorde : il était bien pénétré du besoin de cette miséricorde, celui qui s'exprime ainsi dans les psaumes : « N'entrez pas en jugement avec votre serviteur, parce « que nul être vivant ne sera trouvé juste en votre présence 1. » Mais les Israëlites aimèrent mieux présumer d'eux-mêmes et croire qu'ils pouvaient demeurer irréprochables dans le service de Dieu ; ils commencèrent dès lors à vérifier cette parole de l'Apôtre qui les peint: « Ne connaissant point la justice de Dieu, et s'et forçant d'établir la leur propre, ils ne se sont « point soumis à la justice de Dieu 2. » Ainsi la Loi survenait déjà, pour eux, afin de donner lieu à l'abondance du péché, et ensuite à la surabondance de la grâce par Jésus-Christ, qui est la fin de la Loi pour la justification de tous ceux qui croient en lui 3.