XVI. (Ib. II, 13.)
Baal et les Astarté ne diffèrent pas de Jupiter et des idoles de Junon. — « Et ils servirent Baal et les Astarté. » On dit que chez les peuples de ces contrées, Baal est le nom de Jupiter, et Astarté celui de Junon, et on pense en trouver la preuve dans la langue punique. Dans cette langue, en effet, Baal paraît signifier le Seigneur; de là Baalsamen, pour dire le Seigneur du ciel; car Samen signifie les Cieux. Quant à Junon, sans aucun doute, son nom dans cette langue, est Astarté. Comme il y a une grande conformité entre la langue panique et celle de l'Ecriture, on croit avec raison que 1'Ecriture, en disant que les enfants d'Israël adorèrent Baal et Astarté, a voulu parler de Jupiter et de Junon. Ce n'est pas une difficulté lue le nom d'Astarté, c'est-à-dire de Junon, ne soit pas au singulier, mais au pluriel, comme s'il y avait plusieurs Junon. L'Ecriture a en vue la multitude des idoles représentant cette déesse; chacune de ces idoles portait le nom de Junon : il y avait donc, suivant l'Ecriture, autant de Junons qu'il y avait de ces idoles. Je pense que si le nom de Jupiter est au singulier, et celui de Junon an pluriel, c'est uniquement une variété de style. On aurait pu également désigner plusieurs Jupiter, à cause de la multitude ides idoles de ce dieu. Les exemplaires grecs des Septante portent le nom de Junon au pluriel; dans les versions latines ce nom est au singulier. Dans une de ces versions faite, non sur les Septante, mais sur le texte hébreu, nous lisons Astaroth, et au lieu de Baal, Baalim. Si par hasard, ces noms ont une autre signification dans la langue hébraïque ou syriaque, ils n'en désignent pas moins des divinités fausses et. étrangères qu'Israël n'aurait pas dû servir.