XVIII. (Ib. III, 9. )
Interversion. — « Et le. Seigneur suscita un Sauveur à Israël et il les sauva; » et comme si l'on demandait quel est ce Sauveur, « Gothoniel, dit-il, fils . de Cénez. » Ce nom, Gothoniel, doit être pris ici comme étant à l'accusatif. Il faut remarquer que l'Écriture donne le nom de Sauveur même à un homme qui est l'instrument de Dieu pour sauver le peuple. « Les « enfants d'Israël crièrent au Seigneur, et le Seigneur suscita un sauveur à Israël et il les sauva, « Gothoniel, fils de Cénez, frère puîné de Caleb, et il les exauça. » Il y a ici une sorte d'inversion peu commune, celle que les Grecs appellent : interversion du discours. Si on met en avant ces paroles qui viennent ensuite : « Et il les exauça, » le récit devient clair. En voici l'ordre: « Et les enfants d'Israël crièrent vers le Seigneur, et il les exauça, et le Seigneur suscita à Israël un Sauveur, Gothoniel, fils de Cénez, et il les sauva. » Il les sauva : si on rejette à la fin cette phrase intercalée dans le texte entre un Sauveur et Gothoniel, à l'accusatif, tout s'explique aisément.