XLIV. (Ib. IX, 14, 15.)
Allégorie. — Ici nous trouvons une allégorie : Le buisson, espèce d'épine, convié par les autres arbres à être leur roi, dit ces paroles : « Si en vérité vous me constituez pour votre roi, venez, confiez-vous à ma protection; et si non, que le feu sorte du buisson et dévore les cèdres de Liban. » Le sens de ce passage st obscur, mais on l'éclaircit à l'aide d'une distinction. Il ne faut pas lire : « Et si le feu ne sort pas du buisson, » mais il faut placer la virgule après ces mots: « et si non, » puis ajouter: « que le feu sorte du buisson, » c'est-à-dire: si vous ne me choisissez pas véritablement pour votre roi « que le feu sorte du buisson, et qu'il consume les cèdres de Liban. » Ces paroles expriment la menace de ce qu'il pourra faire, si on n'accepte pas sa royauté. Mais comme il ne dit pas : le feu sortira du buisson, et consumera les cèdres du Liban, et qu'il dit « que le feu sorte et consume, » la distinction qui était sous-entendue ne suffit pas à éclaircir le sens. Quand quelqu'un dit par exemple : si tu ne veux pas faire ce que j'exige, que ma colère tombe sur toi, c'est-à-dire, qu'elle tombe a l'instant; à quoi tient-il qu'elle n'éclate? la menace à quelque chose de plus véhément, sa puissance paraît plus efficace, plus présente, que si l'on disait, en menaçant d'une vengeance à venir : ma colère sévira.