LI. (Ib. XIII, 6.)
Sur les questions que la mère de Samson fit à l'ange. — La mère de Samson, racontant à son mari comment l'Ange lui avait annoncé la naissance d'un fils, dit : « Et je lui demandais d'où il était, et il ne me dit pas son nom; » sur quoi on peut demander si elle parlait suivant la vérité, car on ne lit rien de semblable dans le discours que l'ange lui tint. Mais il faut comprendre. que l'Ecriture supplée dans un endroit ce qu'elle a tu dans un autre. Elle ne dit pas : Je lui ai demandé son nom, et il ne me la point fait connaître, mais: Je lui ai demandé « d'où il était, » ce qui ne paraît pas s'accorder avec ce quelle ajoute: « Et il ne m'a point fait connaître son nom. » En effet, elle n'avait point demandé son nom à celui qu'elle prenait pour un homme, mais son endroit ou sa ville. Elle l'appela un homme de Dieu, semblable à un ange, il est vrai, par son extérieur, son maintien, à cause de l'éclat qu'elle lui vit, ainsi qu'elle le raconta. Mais si on ponctue la phrase de cette sorte : « Je lui demandais d'où il était, et son nom » (sous entendu : je lui demandais) et qu'ensuite on ajoute : « il ne me le fit pas connaître, » alors il n'y a plus de difficulté : cette parole : « il ne me le fit pas connaître, » se rapporte aux deux objets de la question ; c'est-à-dire : il ne me fit connaître ni son nom, ni d'où il était.