LIII. (Ib. XIII, 16, 15, 1.).
Sur l'entretien de Manué avec l'ange. — Cette parole de l'Ecriture « Parce que Manué ne connut point que c'était un Ange de Dieu, » montre que l'épouse de Manué prit elle-même cet ange pour un homme. Quand donc il lui dit : « Souffre que nous te fassions violence, et que nous offrions en la présence un chevreau des chèvres, » il l'invite comme s'il était un homme, mais il l'invite à participer avec lui à la victime d'un sacrifice. Cette expression : offrir un chevreau des chèvres, ne s'emploie, en effet, que pour désigner un sacrifice. L'Ange répond: « Si tu me fais violence, je ne mangerai point de tes pains, » ce qui montre qu'il avait été invite à un repas. Il ajouté ensuite : « Et si tu fais un holocauste, tu l'offriras au Seigneur. » Cette parole : « Si tu fais un holocauste, » répond évidemment à ce que Manué avait dit : « Souffre qu’en ta présence nous offrions un chevreau des chèvres. » Toute espèce de sacrifice n'était point un holocauste : on ne mangeait point de l'holocauste ; il était entièrement consumé par le feu; c'est pour cela qu'on l'appelait holocauste. L'Ange, qui ne pouvait manger, conseilla qu'on fit plutôt un sacrifiée d'holocauste, non à lui toutefois, mais au Seigneur, surtout, parce que le peuple d'Israël, en ce temps là, était dans l'usage de sacrifier à tous les faux dieux, et avait mérité par cette offense que te Seigneur le livrât à ses ennemis pendant quarante ans.