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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Quaestiones Euangeliorum Questions sur les Évangiles
LIVRE SECOND. QUESTIONS SUR L'ÉVANGILE SELON SAINT LUC.

LI.

Il fit semblant d'aller plus loin 1. » - Il n'y a pas de mensonge dans cette action de Notre-Seigneur, rapportée par l'Evangile : « Il fit semblant d'aller plus loin. » Car toute fiction n'est pas un mensonge: il n'y a de mensonge que quand notre fiction n'a aucun sens réel. Mais quand elle est destinée à signifier quelque chose, au lieu d'être un mensonge, elle est une figure de quelque chose de vrai. Autrement toutes les paroles employées dans le sens figuratif par les sages, les saints, et même par le Seigneur, devraient être regardées comme des mensonges; car, à prendre ces paroles dans leur sens ordinaire, elles ne contiennent pas la vérité. Ainsi cet homme qui eut deux fils dont le plus jeune partit pour une contrée lointaine, après avoir obtenu sa part de patrimoine, et le reste du récit 2, ne s'entendent point d'un personnage réel, à qui arrivèrent de la part de ses deux fils toutes les peines et les événements racontés dans cette parabole. C'est donc là une fiction qui a un sens à part, et la portée en est même si grande et si vaste, si incomparablement supérieure, que cet homme qu'elle représente est l'image du vrai Dieu lui-même. Il en est des actions comme des paroles : elles sont exemptes de mensonge, quand elles sont des fictions qui ont un sens réel telle est l'action de Notre-Seigneur lui-même cherchant du fruit sur un figuier, lorsque ce n'était pas encore la saison des figues 3. Il n'y a pas à mettre en doute que Jésus n'ait pas cherché réellement du fruit ; car tout homme, à défaut de la connaissance divine, pouvait savoir, par la circonstance seule de la saison, que ce figuier n'en avait pas alors. Une fiction qui a rapport à quelque vérité, est donc une figure ; et celle qui n'a pas ce rapport, est un mensonge.

Quelle est maintenant la signification de la conduite du Sauveur, faisant semblant d'aller plus loin quand il marchait- avec ses disciples, et tandis qu'ils ignoraient qui il était leur découvrant le sens des saintes Ecritures ? Quel le est-elle, pensez-vous, sinon que l'homme peut parvenir à le connaître lui-même en exerçant le devoir de l'hospitalité et que, quoiqu'il se soit éloigné des hommes en s'élevant au dessus de tous les cieux, il est cependant avec ceux qui exercent ce devoir à l'égard de ses serviteurs. En effet, lorsqu'ils lui diront : « Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu sans logement, et que nous vous avons logé ? A attendu qu'il était comme éloigné d'eux, il leur répondra : Ce que vous avez fait à l'un des plus petits d'entre les miens, c'est à moi-même que vous l'avez fait 4. » Celui-là donc retient le Christ pour l'empêcher d'aller plus loin, qui est instruit de la parole de Dieu et assiste de ses biens en toute manière celui qui l'instruit , conformément à cette parole de l'Apôtre : « Que celui qu'on instruit de la parole, assiste de tous ses biens celui qui l'instruit 5; » et encore suivant ces autres paroles : « Prenez part aux nécessités des saints, » après lesquelles viennent immédiatement celles-ci : « Aimez à exercer l'hospitalité 6. » Or, les disciples étaient instruits de la parole, quand le Sauveur leur expliquait les Ecritures, et pour récompense de l'hospitalité qu'ils exercèrent envers lui, ils le reconnurent à la fraction du pain, quoiqu'il ne l'eussent pas reconnu quand il leur découvrait le sens des livres saints. Car ce ne sont point ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu ; mais ce sont ceux qui gardent la loi qui seront justifiés 7.

Jésus est dépouillé de ses vêtements 8. — Ceux qui ôtèrent au Seigneur ses propres habits dans la passion, et le revêtirent d'un manteau d'écarlate, représentent ces hérétiques, dont l'erreur consiste à dire qu'il n'eut pas un corps réel, mais fictif.

Ces deux livres ont été traduits par MM. les abbés FRESNOIS et POGNON.


  1. Luc, XXIV, 28. ↩

  2. Luc, XV, 11-32.  ↩

  3. Marc XI, 13. ↩

  4. Matt. XXV 28-40.  ↩

  5. Gal. VI, 6.  ↩

  6. Rom. XII, 13.  ↩

  7. Ib. II, 13.  ↩

  8. Luc, XXIII, 11. ↩

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