IX.
De la confession de louange 1. — « Je vous confesse,. ô mon Père, Seigneur du ciel et de la terre. » Il est à noter que confession s'entend ici de la louange de Dieu. Car Notre-Seigneur ne confessait pas des péchés qu'il n'avait pas commis; il est remarqué d'ailleurs par un autre Évangéliste qu'il s'exprima ainsi au milieu d'un transport d'allégresse 2 ; enfin les termes eux-mêmes ne laissent pas de doute sur le sens qu'ils renferment, c'est-à-dire, la louange. de Dieu. L'Ecriture appelle donc en général confession, l'expression publique de ce que l'on pense. Ainsi quand Notre-Seigneur dit : « Si quelqu'un me confesse devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père 3; » ou comme on lit ailleurs : « devant les Anges de Dieu 4; » dans cette confession du Christ il n'est pas question évidemment de la confession des péchés. Que si quelqu'un croit que cette confession se rapporte à ce qu'on voit dans les temps de persécution, où le nom du Christ est objecté comme un trimé, alors je demande si le Christ confessera aussi de la sorte devant son Père et devant les anges celui qui l'aura confessé lui-même? Voici encore ce qu'on lit dans l'Ecclésiastique: « Vous direz ceci dans votre confession: « Les oeuvres du.Seigneur sont toutes souverainement bonnes 5. » Il est hors de doute qu'en ce passage il est question de la célébration des louanges de Dieu. Je fais ces réflexions pour éclairer nos frères trop peu réfléchis, qui entendant ce mot de confession à la lecture s'empressent de se frapper la poitrine, sans faire attention aux circonstances du récit, comme si la confession ne pouvait jamais avoir d'autre objet que l'aveu de péchés.