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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVI.

5.

« Ayez pitié dc moi, ô mon Dieu; ayez « pitié de moi, parce que mon âme met sa « confiance en vous1». C’est Jésus-Christ qui dit au milieu des tourments de sa passion:

« Ayez pitié de moi, Seigneur » Un Dieu dit à Dieu : « Ayez pitié de moi ». Celui qui, avec son Père, prend pitié de toi, crie en toi-même: « Ayez pitié de moi ». Et quand il s’écrie:

« Ayez pitié de moi », il prie à ta place, car il emprunte tes paroles ; c’est pour te délivrer qu’il s’est fait homme, et c’est comme homme qu’il dit : « Ayez pitié de moi, Seigneur, ayez pitié de moi n. Et par homme, j’entends son âme et son corps. Le Verbe s’est revêtu de l’homme tout entier : et l’homme tout entier est devenu le Verbe. Toutefois, de ce que l’Evangile a dit : « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous2 », il ne faut point conclure que le Fils de Dieu s’est uni à un corps sans âme; car on donne le nom de chair à l’homme, comme il nous est facile de nous en convaincre par ce passage de la sainte Ecriture : « Et toute chair verra le salut de Dieu3». Un corps sans âme pourrait-il voir ce salut de Dieu? En parlant des hommes le Sauveur dit à son tour: « Comme vous lui avez donné la puissance sur toute chair4». N’avait-il reçu de puissance que sur les corps? Lui qui était venu surtout pour sauver les âmes, n’avait-il reçu, relativement à elles, aucun pouvoir? Il y avait donc, tout à la fois, en Jésus-Christ, une âme et un corps, un homme complet, et le Verbe était uni à cet homme: et cet homme et le Verbe étaient un seul homme, comme le Verbe et cet homme étaient un seul Dieu. Qu’il dise donc : « Ayez pitié de moi, Seigneur, ayez pitié de moi ». Pour nous, ne nous étonnons ni de la prière qu’il adresse à son Père, ni de la miséricorde qu’il exerce à notre égard : il ne prie en notre faveur que parce qu’il est miséricordieux envers nous. C’est par bonté qu’il s’est fait homme : il est venu en ce monde, non par une nécessité résultant de sa nature, mais parce qu’il avait résolu de nous délivrer des nécessités où nous engageait notre condition. « Ayez pitié de moi, Seigneur; ayez pitié de moi, parce que mon âme a mis sa confiance en vous ». Tu entends la prière du Maître : apprends de là à prier toi-même. Il a prié, afin de t’enseigner à le bien faire; comme il a souffert, afin de te montrer à souffrir; comme encore il est sorti vivant d’entre les morts, pour exciter en toi l’espérance de la résurrection.


  1. Ps. LVI, 2. ↩

  2. Jean, I, 14. ↩

  3. Isa. XL, 5; Luc, III,6.  ↩

  4. Jean, XVII,2. ↩

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