19.
Et qu’arrivera-t-il dans ces holocaustes? « Je vous rendrai ces voeux dont mes lèvres ont fait la distinction1 ». Quelle distinction entre des voeux? Il y a cette distinction, que tu dois t’accuser, mais bénir Dieu; comprendre que tu es créature, et lui créateur; que tu es ténèbres, et lui la lumière; que tu dois lui dire: « C’est à vous, Seigneur, d’allumer le flambeau qui m’éclaire; à vous, ô mon Dieu, de dissiper mes ténèbres2 ». Dire en effet, ô mon âme, que ta lumière vient de toi, c’est ne faire aucun discernement; et sans discernement, il n’y aura dans tes voeux nulle distinction. Rends au Seigneur des voeux distincts, confesse que tu es mobile, et lui immuable; confesse que tu n’es rien sans lui, et que lui au contraire sans toi est parfait; que tu as besoin de lui, et qu’il n’a nul besoin de toi. Crie vers lui « J’ai dit au Seigneur : Vous êtes mon Dieu, et vous n’avez mini besoin de mes biens3 ». T’agréer en holocauste, ce n’est pour lui ni croître, ni augmenter, ni s’enrichir, ni se perfectionner : ce qu’il fait pour toi, ce qu’il fait à ton sujet, est un profit pour toi, nullement pour lui. Par ce discernement, tu rends à Dieu les voeux dont tes lèvres ont tait la distinction. « Je vous rendrai les voeux qu’ont discernés mes lèvres ».