• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXV.

15.

Le Christ en effet, mes frères, nous a renouvelés, il nous a pardonné nos fautes et il a opéré notre conversion. Oublier cette miséricorde et Celui qui nous l’a faite, c’est oublier le don du Sauveur: mais quand nous n’oublions point le don du Sauveur, Jésus-Christ n’est-il pas chaque jour immolé pour nous? Il l’a été une fois; croire en lui, c’était là une première « pensée » ; « les suites de « cette pensée », sont de nous souvenir de Celui qui est venu en nous, de ce qu’il nous a pardonné. Ces restes de notre pensée, ou ce souvenir fait que Jésus-Christ s’immole chaque jour pour nous, et renouvelle chaque jour en nous cette première grâce du renouvellement. Car le Seigneur nous a retrempés dans le baptême, et nous sommes devenus des hommes nouveaux, pleins de joie dans l’espérance, et de patience dans la tribulation «. Et toutefois ne perdons pas le souvenir de la grâce qui nous a été faite. Si votre « pensée » n’est point aujourd’hui ce qu’elle a été, car votre première « pensée » a été de sortir du péché, et si vous n’en sortez pas maintenant que cette oeuvre est accomplie, ayez en vous « les restes de votre pensée », et n’oubliez point Celui qui vous a guéris. Oublier que vous fûtes blessés autrefois, c’est n’avoir plus « les restes de votre pensée». Que veut dire ici David, croyez-vous? Car il parle ici au nom de tous. David nonobstant sa sainteté pécha gravement, et le prophète Nathan lui fut envoyé pour le réprimander. David confessa sa faute en disant: « J’ai péché1 ». Cette pensée d’accusation fut sa première « pensée ». « La pensée de l’homme vous confessera ». Quels furent « les restes de cette pensée? » Ce fut de dire: « Mon péché est toujours devant moi2».Quelle fut donc sa première « pensée? » De sortir du péché. Mais s’il est sorti du péché, comment son péché peut-il être toujours devant lui, sinon qu’après l’exécution de sa première « pensé », « les restes de cette même pensée » offrent à Dieu une fête continuelle? Tel est le souvenir que je vous supplie de garder, mes frères bien-aimés: que tout pécheur délivré se souvienne de ce qu’il a été, qu’il conserve « les restes de sa pensée ». Car il supportera ceux qui sont à guérir, s’il se souvient d’avoir été guéri. Que chacun donc se souvienne de ce qu’il a été, qu’il voie s’il ne l’est point encore, et il viendra en aide à Celui qui est encore ce que lui-même n’est plus. Que si au contraire il veut s’appuyer de ses propres mérites, et repousser les pécheurs comme indignes, et sévir contre eux sans aucune pitié, il monte alors à cheval, qu’il prenne garde à l’assoupissement. « Ils se sont assoupis tous ceux qui sont montés sur des chevaux ». Mais voilà qu’il descend de cheval, qu’il s’est humilié : qu’il n’y monte plus une seconde fois, c’est-à-dire, qu’il ne s’élève plus dans son orgueil. Comment cela se fera-t-il ? « Si les restes de sa pensée » sont pour Dieu une hymne de louanges.


  1. II Rois, XC, 13.  ↩

  2. Ps. L, 5.  ↩

pattern
  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Traductions de cette œuvre
Discours sur les Psaumes

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité