11.
« Nous privera-t-il de sa miséricorde jusqu’à la fin, et de race en race? Ou le Seigneur oubliera-t-il sa clémence1?» En toi et de toi-même, tu n’as pour les autres que cette miséricorde qui te vient de Dieu; et Dieu oublierait la miséricorde? Le ruisseau coule; et la source elle-même se tarirait? « Dieu oubliera-t-il de nous prendre en pitié? et sa colère va-t-elle arrêter sa compassion ? » On sera-t-il en colère, de manière à n’avoir plus de pitié? Il lui est plus facile de s’arrêter dans sa colère que dans sa bonté. C’est ce qu’il avait dit encore par Isaïe : « Ma vengeance contre vous ne sera point éternelle, ni ma colère sans fin». Et après avoir dit: « Il s’en est allé triste, et a marché dans ses voies». «Ces voies», dit-il, «je les ai vues, et je l’ai guéri2».Voilà ce qu’a reconnu le Prophète, et il s’est élevé au-dessus de lui-même, pour mettre sa joie en Dieu et s’épanouir là où il est, ainsi que dans ses oeuvres, non pas dans son esprit, non point dans ce qu’il a été, mais dans celui qui est son Créateur. C’est de là qu’il s’est élancé pour s’élever. Voyez-le s’élancer, voyez s’il s’arrête quelque part, jusqu’à ce qu’il arrive à Dieu.