9.
Voyons maintenant les imprécations du Prophète, qui sont des prédilections plutôt que des malédictions. « Traitez-les1 » , dit-il «comme Madian et Sisara,comme Jabin au torrent de Cison. Ils ont péri à Endor, ils sont devenus comme le fumier de la terre. L’histoire eu est témoin, le peuple d’Israël, qui était alors le peuple de Dieu, vainquit et réduisit tous ces peuples2, et ceux que le Prophète énumère ensuite: « Traitez leurs princes comme Oreb et Zeb, et Zébée et Salmana3». Or, voici l’interprétation de ces noms. Madian signifie, qui décline le jugement; Sisara, l’exclusion de la joie; Jabin, Sage. Mais parmi ces ennemis que dompta le peuple de Dieu, ou doit entendre par sage, celui dont l’Apôtre a dit : « Où est le sage, où est le scribe, où est le savant du siècle4 ? » Oreb, la sécheresse, Zeb, le loup; Zébée, la victime, mais du loup,car il a aussi ses victimes Salmana, l’ombre de la commotion. Tous ces noms conviennent admirablement aux méchants, que le peuple de Dieu doit vaincre par le bien. Cison est le torrent qui vit leur défaite, et qui désigne leur dureté; Endor, où ils périrent, est la fontaine de la génération, mais de cette génération charnelle, à laquelle ils s’adonnaient pour leur perte, tandis qu’ils négligeaient la régénération qui conduit à cette vie dans laquelle on ne connaît ni époux ni épousé, car on n’est plus assujetti à la mort5. C’est donc avec raison que le Psalmiste a dit de ces hommes, qu’ « ils sont devenus commue le fumier de la terre », puisqu’ils n’ont pu produire qu’une fécondité terrestre. Ces peuples donc vaincus par le peuple de Dieu, figuraient ces ennemis dont le Prophète invoque la soumission à la vérité.