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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXIV.

8.

Où est donc, ô homme, où est ta part de mérite? Est-ce dans cette conversion qui t’a fait trouver la divine miséricorde, quand ceux qui ne se sont point convertis ont rencontré la colère? Aurais-tu pu te convertir sans l’appel de Dieu? Dieu, en te rappelant dans tes égarements, ne t’a-t-il point donné de te convertir? N’attribue donc pas à toi-même ta conversion; car si Dieu ne t’eût rappelé de ta fuite, tu n’aurais pu te convertir, Aussi le Prophète, attribuant à Dieu le bienfait de notre conversion, le supplie en disant: « C’est vous, ô Dieu, qui en nous convertissant, nous donnerez la vie ». Ce n’est point nous qui, sans votre miséricorde et spontanément nous convertirons à vous, pour recevoir de vous la vie; mais « c’est vous qui nous convertirez pour nous donner la vie »; en sorte que nous tiendrons de vous, non-seulement la vie, mais aussi la conversion qui aboutit à la vie. « O Dieu, en nous convertissant, vous nous donnerez la vie, et votre peuple se réjouira en vous1 ». Pour son malheur, il prenait sa joie en lui-même; pour son bonheur, il la prendra en vous. Quand il a voulu trouver en lui la joie, il n’a trouvé que des sujets de larmes. Maintenant que Dieu est toute noire joie, que celui qui veut se réjouir en toute sécurité, se réjouisse en Celui qui ne peut périr. A quoi bon, mes frères, mettre votre joie dans l’argent? Cet argent périra, ou toi-même; et nul ne sait qui des deux périra le premier; ce qui est certain, c’est que l’un et l’autre périront, l’incertitude ne plane que sur le premier. Car l’homme ne peut demeurer toujours ici-bas, non plus que son argent; il en est de même de l’or, des vêtements, d’un palais, des richesses, des grands domaines et enfin de cette lumière elle-même. Loin de toi donc d’y mettre ta joie; mais réjouis-toi de cette lumière qui n’a point de couchant, réjouis-toi dans ce jour qui n’a ni hier, ni lendemain, Quelle est cette lumière? « Je suis », dit le Sauveur, « la lumière du monde2 ». Celui qui te dit : « Je suis la lumière du monde », est celui-là même qui t’appelle à lui. Pour lui, t’appeler c’est te convertir, te convertir c’est te guérir, te guérir c’est te faire voir celui qui t’a converti et à qui il est dit: « Ton peuple se réjouira en toi ».


  1. Ps. LXXXIV, 7.  ↩

  2. Jean, VIII, 12.  ↩

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