6.
« Répandez la joie sur l’âme de votre serviteur, ô mon Dieu, car j’ai levé mon âme vers vous1 ». Donnez-lui la joie, parce que je l’ai élevée vers vous. Elle était sur la terre, et en ressentait les amertumes: afin qu’elle ne dessèche point dans l’amertume, et qu’elle ne perde point le parfum de votre grâce, je l’ai élevée à vous: faites-lui goûter quelque joie. Car vous seul êtes la joie, et le monde est plein d’amertume. Le chef a donc bien raison d’avertir les membres d’élever leurs coeurs au ciel. Qu’ils l’écoutent, qu’ils lui obéissent : qu’ils élèvent au ciel ce qui est mal à l’aise sur la terre. Le moyen de tenir le coeur intact, c’est de l’élever à Dieu. Si tu avais du blé dans un endroit humide, tu le transporterais en haut, de peur qu’il ne se gâtât. Tu élèverais ton blé en haut, et tu laisses ton coeur se corrompre sur la terre? Elève le vers le ciel, comme tu ferais de ton blé. Comment faire, me diras-tu ? Quels cables, quelles machines, quelles échelles ai-je sous la main ? Ces échelles sont tes affections : la route à suivre est ta volonté. Tu montes par l’amour, tu descends par l’insouciance. Quoique sur la terre, tu es dans le ciel, si tu aimes Dieu. Car le coeur ne s’élève pas à la façon d’un corps. Un corps ne s’élève qu’en changeant de place; le coeur s’élève en changeant de volonté.
« Seigneur, j’ai élevé mon âme vers vous ».
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Ps. LXXXV, 4. ↩