4.
Le peuple si dévoué des martyrs considère comment le Seigneur dans sa miséricorde n’abandonne point l’infirmité humaine, dont la vue a fait dire en tremblant: « Tout homme est menteur »; comment il daigne consoler les humbles, remplir de confiance ceux qui tremblaient, en sorte que leur coeur déjà presque mort reprend une vie naturelle, et qu’ils ne mettent plus leur confiance en eux-mêmes, mais en celui qui ressuscite les morts1, qui rend éloquentes les langues des enfants2, qui nous dit : « Quand ils vous traduiront, ne vous mettez point en peine de ce que vous devez dire; ce qu’il vous faudra dire vous sera inspiré à l’heure même; car ce n’est point vous qui parlez, mais l’Esprit de votre Père qui parle en vous3 ». Voilà ce que considère celui qui avait dit : « Dans mon extase, je l’ai dit : tout homme est menteur »; et voyant que, par la grâce de Dieu, lui-même est devenu véridique : « Que rendrai-je au Seigneur, s’écrie-t-il, pour tous les biens qu’il m’a rendus4? » Il ne dit point, pour tous les biens qu’il m’a accordés, mais: « pour tout ce qu’il m’a rendu». Qu’avait donc fait l’homme auparavant, pour que les dons de Dieu ne fussent point une simple faveur, mais une rétribution ? Qu’avait fait l’homme, sinon des fautes? Dieu a donc rendu le bien pour le mal; lui à qui les hommes rendent le mal pour le bien. Voilà en effet ce que lui ont rendu ceux qui ont dit : « C’est là l’héritier, venez et tuons-le5. »