5.
Mais l’interlocuteur cherche ce qu’il doit rendre au Seigneur, et il ne trouve rien, sinon les biens que le Seigneur lui a rendus. « Je prendrai », dit-il, « le calice du salut, et j’invoquerai le nom du Seigneur1». O homme, que ton péché a fait menteur, que la grâce de Dieu a rendu véridique, et qui n’es plus homme dès lors, qui t’a donné ce calice du salut, que tu prendras pour invoquer le nom du Seigneur, et le remercier de tous les biens qu’il t’a rendus? Qui, sinon celui qui a dit : « Pouvez-vous boire le calice que je boirai moi-même2? » Qui t’a donné la force de souffrir comme lui, sinon celui qui a, le premier, souffert pour toi? De là vient que « la mort de ses saints est précieuse aux yeux du Seigneur3 ». Il l’a achetée de ce même sang qu’il avait répandu pour le salut de ses serviteurs, afin que ces serviteurs n’hésitassent point à répandre leur sang pour lui; ce qui néanmoins serait un avantage pour eux, et non pour le Seigneur.