1.
Après avoir supplié le Seigneur de nous purifier de nos fautes ignorées, de préserver ses serviteurs des péchés des autres, il nous faut comprendre le sens de cette prière, afin de chanter en esprit les louanges du Seigneur, en hommes raisonnables, et non comme les oiseaux; car on voit chaque jour le merle et le perroquet, le corbeau et la pie, apprendre des hommes à former des sons qu’ils ne comprennent point. Mais Dieu a bien voulu faire à l’homme le don de comprendre ce qu’il chante; et c’est avec douleur que nous voyons tant d’impies et de libertins exhaler des chants dignes de leurs oreilles et de leurs coeurs d’autant plus coupables en cela qu’ils ne peuvent ignorer ce qu’ils chantent. Car ils savent que leurs chants sont criminels, et néanmoins ils les redisent avec une allégresse d’autant plus vive qu’elle est plus immonde, et ils se croient d’autant plus joyeux qu’ils sont plus lubriques. Pour nous, qui avons appris à chanter dans l’Eglise les cantiques divins, nous devons nous efforcer d’atteindre cette perfection ainsi formulée: « Bienheureux le peuple qui entend la louange (Ps. LXXXVIII, 16 ) ». Il faut donc, mes bien-aimés, étudier et comprendre avec le calme du coeur, ce que nous avons chanté à l’unisson des voix. Chacun de nous, dans ce cantique, a supplié le Seigneur, et a dit à Dieu : « Purifiez-moi, Seigneur, de mes fautes cachées, préservez votre serviteur des péchés des autres. Si je n’en ressens point la tyrannie, je serai sans tache, et pur d’un grand péché (Ps. XVIII, 13, 14 ) ». Pour bien comprendre le sens et la portée de ces paroles, voyons rapidement, et avec le secours de Dieu, le texte du psaume.