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Il eût été juste, mes bien-aimés, que notre frère, notre collègue dans l’épiscopat, lui que nous voyons au milieu de nous tous, nous fil entendre sa parole. C’est une faveur qu’il ne nous a point refusée cependant, et qu’il n’a fait que différer. J’en donne avis à votre charité, afin que vous soyez avec moi témoins de sa promesse. Mais il n’était point hors de propos que je me soumisse le premier à son injonction. Il m’a arraché, en effet, mon consentement, et a voulu être aujourd’hui mon auditeur, à la condition que je serais ensuite le sien ; car unis par les lirns de la charité, nous sommes tous les auditeurs du Maître unique, dont la chaire est dans les cieux1. Ecoutez donc avec attention le psaume que nous apporte aujourd’hui l’ordre suivi dans nos explications. Il a aussi pour titre « Cantique des degrés », et il est un peu plus long que les autres. Nous nous arrêterons donc seulement quand nous y serons forcé, afin que, si Dieu nous en fait la grâce, nous puissions l’expliquer tout entier. Or, comme vous n’êtes plus ignorants au point que nous devions tout éclaircir, c’est à vous de nous aider, en vous rappelant nos entretiens passés, afin que je ne sois pas forcé de vous expliquer tout, comme si vous l’ignoriez encore. Sans doute, nous devons être toujours nouveaux, parce que le vieil homme ne doit point se glisser en nous ; mais il faut croître, il faut progresser. A propos du progrès, l’Apôtre nous dit: « Bien que l’homme extérieur se détériore en nous, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour2». Que le progrès en nous ne consiste pas à passer de l’homme nouveau au vieil homme, que la nouveauté, au contraire, aille en croissant.