9.
« Béni soit le Seigneur, parce qu’il a signalé sa miséricorde dans la ville qui m’environne1 ». Quelle est cette ville qui m’environne? Le peuple de Dieu n’habitait que la Judée, qui paraît être au milieu du monde; où l’on célébrait les louanges du Seigneur, où on lui offrait des sacrifices: où la prophétie publiait incessamment pour l’avenir les merveilles que nous voyons s’accomplir : ce peuple paraissait donc au milieu des nations. C’est là ce qui fixe l’attention du Prophète, et il voit que l’Eglise de Dieu sera au milieu des nations, que tous les peuples environnaient le peuple juif assis au milieu d’eux; il appelle ces peuples divers la cité qui l’environne. Il est vrai, Seigneur, que vous avez fait éclater à Jérusalem votre miséricorde ; c’est là que le Christ a souffert, là qu’il est ressuscité, de là qu’il est monté aux cieux, là qu’il a opéré tant de prodiges: mais vous êtes plus admirable encore d’avoir fait éclater votre miséricorde dans cette ville qui l’environne, c’est-à-dire d’avoir tait tomber votre miséricorde comme une rosée sur toutes les nations, de n’avoir point enfermé dans Jérusalem, comme dans un vase, vos parfums exquis, d’avoir en quelque sorte brisé le vase, pour que le parfum se répandit dans le monde, et qu’ainsi fût accomplie cette parole de l’Ecriture : « Votre nom est comme un parfum répandu2 ».C’est ainsi que vous avez fait éclater vos miséricordes dans la cité qui m’environne. Le Christ en effet s’est élevé au ciel, il est assis à la droite de son Père, dix jours après il a envoyé l’Esprit-Saint3: et pleins du Saint-Esprit, les disciples se sont mis à prêcher les merveilles du Christ, puis ils ont été lapidés, meurtris, chassés4. Bannis en quelque sorte de cette ville unique, ils sont devenus par le feu divin comme des torches ardentes qui ont porté dans la forêt du monde la ferveur du Saint-Esprit, et la lumière de la vérité; et le Seigneur a fait éclater sa miséricorde dans la cité environnante.