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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME VI.

7.

Aussi le Prophète continue en disant « Je me suis fatigué dans mon gémissement», et comme si c’était peu, il ajoute : « Chaque nuit je laverai ma couche de mes larmes (Ps. VI, 7 ) ». Il appelle ici couche tout ce qu’une âme faible et malade cherche pour son repos, comme la volupté charnelle et les plaisirs du monde. C’est laver de ses larmes ces mêmes plaisirs, que chercher à s’en arracher. On voit que ses appétits charnels sont condamnables, et toutefois on est assez faible pour s’y attacher par goût, pour s’y reposer à l’aise; et notre âme ne peut s’en relever qu’après sa guérison. Mais en disant : « Chaque nuit », le Prophète a voulu peindre sans doute l’homme dont l’esprit est prompt et reçoit quelque lueur de vérité, mais dont la chair est assez faible pour mettre parfois son bonheur dans les plaisirs du siècle, en sorte qu’il subit dans ses affections une alternative de lumière et de ténèbres : c’est le jour pour lui quand il dit : « Par l’esprit, j’obéis à la loi de Dieu », mais il décline vers la nuit à ces mots : « Et par la chair à la loi du péché (Rom. VII, 25 ) », jusqu’à ce qu’enfin toute nuit se dissipe, et que vienne ce jour unique dont il est dit: «Au matin je serai debout, et je verrai (Ps. VI, 7 ) ». C’est alors qu’il se tiendra debout; mais aujourd’hui, il est étendu sur cette couche que chaque nuit il doit mouiller de ses larmes, et de larmes si abondantes, qu’il obtienne de la bonté de Dieu le remède infaillible. « J’arroserai mon lit de mes pleurs » , est une répétition; car « mes pleurs » montrent comment il a dit plus haut : « Je laverai » . « Son lit » a le même sens que « sa couche », et toutefois, « j’arroserai » dit plus que « je laverai » : laver peut se borner à mouiller à la surface, tandis que l’arrosage pénètre dans l’intérieur, ce qui marquerait des larmes jusqu’aux profondeurs de l’âme. Le Prophète change les temps du verbe; il a dit au passé : « Je me suis fatigué dans mes gémissements » ; puis au futur: « Chaque nuit je laverai ma couche », puis encore: « J’arroserai mon lit de mes larmes », afin de nous montrer ce qui nous reste à faire quand nous nous sommes fatigués en vain à gémir; comme s’il disait : Ce que j’ai fait ne m’a servi de rien, voici désormais ce que je vais faire.

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