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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Quatre-vingt-trois questions
LXIV. — De la Samaritaine.

4.

Mais une question se présente: Pourquoi a-t-il demandé a boire à cette Samaritaine qui était venue pour remplir sa cruche, lui qui affirme bientôt après qu'il peut donner en abondance, à ceux qui l'en prient, les eaux de la fontaine spirituelle ? C'est qu'il avait soif de la foi de cette femme parce qu'elle était Samaritaine, et que Samarie représentait l'idolâtrie. En effet, les Samaritains, séparés du peuple Juif, prostituaient leurs hommages à des simulacres d'animaux muets, c'est-à-dire à des veaux d'or. Or, Notre-Seigneur Jésus était venu pour appeler à la foi chrétienne, à une religion pure, la multitude des nations esclaves du cuite des idoles. « Ce ne sont pas, a-t il dit, ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades 1. » Il a donc soif de la foi de ceux pour qui il a versé son sang. Or Jésus dit à la femme : « Donne-moi à boire. » On va savoir de quoi le Seigneur avait, soif. Peu après arrivent ses disciples qui étaient allés à la ville acheter de quoi manger, et ils lui dirent. « Maitre, mangez. Mais il leur répondit : J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez point. Les disciples se disaient alors entre eux: Quelqu'un lui a-t il apporté à manger? Jésus ajouta: Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre. » Or la volonté du Père qui l'a envoyé et l'oeuvre qu'il se déclare chargé d'accomplir, est-elle autre chose que de nous convertir à sa foi, en nous arrachant aux pernicieuses erreurs du monde? Donc telle. nourriture, telle boisson. Ainsi ce dont il avait soit' dans cette femme, c'était de faire en elle la volonté de son Père et d'accomplir son oeuvre.

Mais elle, n'ayant que le sens charnel, répondit: «Comment vous, qui êtes Juif, me demandez-vous à boire, à moi qui suis une femme Samaritaine? Car les Juifs n'ont point de commerce avec les Samaritains. » Notre-Seigneur répliqua: « Si tu savais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, peut-être lui aurais tu demandé toi-même et il l'aurait donné de l'eau vive. » Par là il veut lui indiquer que l'eau qu'il demande n'est pas ce qu'elle entend; mais comme il avait soif de sa foi, c'est le Saint-Esprit qu'il désirait donner à l'ardeur de sa soif. Car, c'est lui que nous entendons par l'eau vive, ou par le don de Dieu, comme Jésus le dit lui-même : « Si tu savais le don de Dieu ; » et comme le même évangéliste Jean, l'atteste en un autre endroit : « Jésus se tenait debout et s'écriait : Si quel qu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi, comme dit l'Ecriture, des fleuves d'eau vive couleront de son sein. » Voilà bien la conséquence nécessaire : « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein; » car il faut d'abord croire pour mériter ces dons. Donc ces fleuves d'eau vive que le Seigneur voulait donner à cette femme, étaient la récompense de la foi dont il avait soif en elle. Or l'Evangéliste interprète ainsi le sens de ce mot eau vive ; « Il disait cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; « car l'Esprit n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'était pas encore glorifié 2. » Aussi l'Esprit-Saint est précisément le don que le Christ a fait à l’Eglise après sa glorification, comme l'Ecriture le dit ailleurs : « En montant au ciel, « il a conduit une captivité captive, il a fait des dons aux hommes 3. »


  1. Matt. IX, 12. ↩

  2. Jean, VII, 37-39.  ↩

  3. Ps. LXVII.19 ; Eph. IV, 8. ↩

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Traductions de cette œuvre
Quatre-vingt-trois questions

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