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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430)

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La cité de dieu

CHAPITRE VII.

S’IL FAUT ATTRIBUER A L’ASSISTANCE OU A L’ABANDON DES DIEUX LA PROSPÉRITÉ OU LA DÉCADENCE DES EMPIRES.

Si l’empire d’Assyrie a eu cette grandeur et cette durée sans l’assistance des dieux, pourquoi donc attribuer aux dieux de Rome la grandeur et la durée de l’empire romain? Quelle que soit la cause qui a fait prospérer les deux empires, elle est la même dans les deux cas. D’ailleurs si l’on prétend que l’empire d’Assyrie a prospéré par l’assistance des dieux, je demanderai : de quels dieux? car les peuples subjugués par Ninus n’adoraient point d’autres dieux que les siens. Dira-t-on que les Assyriens avaient des dieux particuliers, plus habiles ouvriers dans l’art de bâtir et de conserver des empires; je demanderai alors si ces dieux étaient morts quand l’empire d’Assyrie s’est écroulé? Ou bien serait-ce que faute d’avoir été payés de leur salaire, ou sur la promesse d’une plus forte récompense, ils ont mieux aimé passer aux Mèdes, pour se tourner ensuite du côté des Perses, en faveur de Cyrus qui les appelait et leur faisait espérer une condition plus avantageuse? En effet, ce dernier peuple, depuis la domination, vaste en étendue, mais courte en durée, d’Alexandre le Grand, a toujours conservé son ancien Etat, et il occupe aujourd’hui dans l’Orient une vaste étendue de pays[^2]. Or, s’il en est ainsi, ou bien les dieux sont coupables d’infidélité, puisqu’ils abandonnent leurs amis pour L’empira des Perses, renversé par Alexandre (331 ans avant J.-C.), fut reconstitué par Arsace, chef des Parthes (246 ans avant J.-C.), pour reprendre une forme nouvelle sous Artaxerce, vainqueur des Parthes, vers 226 après J.-C. passer du côté de leurs ennemis, et font ce que Camille, qui n’était qu’un homme, ne voulut pas faire, quand, après avoir vaincu les ennemis les plus redoutables de Rome, il éprouva l’ingratitude de sa patrie, et qu’au lieu d’en conserver du ressentiment, il sauva une seconde fois ses concitoyens en les délivrant des mains des Gaulois; ou bien ces dieux ne sont pas aussi puissants qu’il conviendrait à leur divinité, puisqu’ils peuvent être vaincus par la prudence ou par la force; ou enfin, s’il n’est pas vrai qu’ils soient vaincus par des hommes, mais par d’autres dieux, il y a donc entre ces esprits célestes des inimitiés et des luttes, suivant que chacun se range de tel ou tel parti, et alors pourquoi un Etat adorerait-il ses dieux propres de préférence à d’autres dieux que ceux-ci peuvent appeler comme auxiliaires? Quoi qu’il en soit au surplus de ce passage, de cette fuite, de cette migration ou de cette défection des dieux, il est certain qu’on ne connaissait point encore Jésus-Christ quand ces monarchies ont été détruites ou transformées. Car lorsque, après une durée de douze cents ans et plus, l’empire des Assyriens s’est écroulé, si déjà la religion chrétienne eût annoncé le royaume éternel et fait interdire le culte sacrilège des faux dieux, les Assyriens n’auraient pas manqué de dire que beur empire ne succombait, après avoir duré si longtemps, que pour avoir abandonné la religion des ancêtres et embrassé celle de Jésus-Christ. Que la vanité manifeste de ces plaintes soit comme un miroir où nos adversaires pourront reconnaître l’injustice des leurs, et qu’ils rougissent de les produire, s’il leur reste encore quelque pudeur. Mais je me trompe : l’empire romain n’est pas détruit, comme l’a été celui d’Assyrie; il n’est qu’éprouvé. Bien avant le christianisme, il a connu ces dures épreuves et il s’en est relevé. Ne désespérons pas aujourd’hui qu’il se relève encore; car en cela qui sait la volonté de Dieu?

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The City of God

Chapter 7.--Whether Earthly Kingdoms in Their Rise and Fall Have Been Either Aided or Deserted by the Help of the Gods.

If this kingdom was so great and lasting without the aid of the gods, why is the ample territory and long duration of the Roman empire to be ascribed to the Roman gods? For whatever is the cause in it, the same is in the other also. But if they contend that the prosperity of the other also is to be attributed to the aid of the gods, I ask of which? For the other nations whom Ninus overcame, did not then worship other gods. Or if the Assyrians had gods of their own, who, so to speak, were more skillful workmen in the construction and preservation of the empire, whether are they dead, since they themselves have also lost the empire; or, having been defrauded of their pay, or promised a greater, have they chosen rather to go over to the Medes, and from them again to the Persians, because Cyrus invited them, and promised them something still more advantageous? This nation, indeed, since the time of the kingdom of Alexander the Macedonian, which was as brief in duration as it was great in extent, has preserved its own empire, and at this day occupies no small territories in the East. If this is so, then either the gods are unfaithful, who desert their own and go over to their enemies, which Camillus, who was but a man, did not do, when, being victor and subduer of a most hostile state, although he had felt that Rome, for whom he had done so much, was ungrateful, yet afterwards, forgetting the injury and remembering his native land, he freed her again from the Gauls; or they are not so strong as gods ought to be, since they can be overcome by human skill or strength. Or if, when they carry on war among themselves, the gods are not overcome by men, but some gods who are peculiar to certain cities are perchance overcome by other gods, it follows that they have quarrels among themselves which they uphold, each for his own part. Therefore a city ought not to worship its own gods, but rather others who aid their own worshippers. Finally, whatever may have been the case as to this change of sides, or flight, or migration, or failure in battle on the part of the gods, the name of Christ had not yet been proclaimed in those parts of the earth when these kingdoms were lost and transferred through great destructions in war. For if, after more than twelve hundred years, when the kingdom was taken away from the Assyrians, the Christian religion had there already preached another eternal kingdom, and put a stop to the sacrilegious worship of false gods, what else would the foolish men of that nation have said, but that the kingdom which had been so long preserved, could be lost for no other cause than the desertion of their own religions and the reception of Christianity? In which foolish speech that might have been uttered, let those we speak of observe their own likeness, and blush, if there is any sense of shame in them, because they have uttered similar complaints; although the Roman empire is afflicted rather than changed,--a thing which has befallen it in other times also, before the name of Christ was heard, and it has been restored after such affliction,--a thing which even in these times is not to be despaired of. For who knows the will of God concerning this matter?

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