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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430)

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La cité de dieu

CHAPITRE V.

IL N’EST POINT CROYABLE QUE LES DIEUX AIENT VOULU PUNIR L’ADULTÈRE DANS PARIS, L’AYANT LAISSÉ IMPUNI DANS LA MÈRE DE ROMULUS.

Quant à savoir si Vénus a pu avoir Enée de son commerce avec Anchise, et Mars avoir Romulus de son commerce avec la fille de Numitor, c’est ce que je ne veux point présentement discuter; car une difficulté analogue se rencontre dans nos saintes Ecritures, quand il s’agit d’examiner si en effet les anges prévaricateurs se sont unis avec les filles des hommes et en ont eu ces géants, c’est-à-dire ces hommes prodigieusement grands et forts dont la terre fut alors remplie1. Je me bornerai donc à ce dilemme : Si ce qu’on dit de la mère d’Enée et du père de Romulus est vrai, comment l’adultère chez les hommes peut-il déplaire aux dieux, puisqu’ils le souffrent chez eux avec tant de facilité? Si cela est faux, il est également impossible que les dieux soient irrités des adultères véritables, puisqu’ils se plaisent au récit de leurs propres adultères supposés. Ajoutez que si l’on supprime l’adultère de Mars, afin de retrancher du même coup celui de Vénus, voilà l’honneur de la mère de Romulus bien compromis; car elle était vestale, et les dieux ont dû venger plus sévèrement sur les Romains le crime de sacrilége que celui de parjure sur les Troyens. Les anciens Romains allaient même jusqu’à enterrer vives les vestales convaincues d’avoir manqué à la chasteté, au lieu que les femmes adultères subissaient une peine toujours plus douce que la mort2; tant il est vrai qu’ils étaient plus sévères pour la profanation des lieux sacrés que pour celle du lit conjugal.


  1. Saint Augustin traitera cette question au livre XV, ch. 23. — Comp. Quaest. in Gen., n. 3. ↩

  2. Voyez Tite-Live, liv. X, ch. 31. ↩

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De civitate Dei (CCSL)

Caput V: Non probari quod di adulterium Paridis punierint, quod in Romuli matre non ulti sunt.

Sed utrum potuerit Venus ex concubitu Anchisae Aenean parere uel Mars ex concubitu filiae Numitoris Romulum gignere, in medio relinquamus. nam paene talis quaestio etiam de scripturis nostris oboritur, qua quaeritur, utrum praeuaricatores angeli cum filiabus hominum concubuerint, unde natis gigantibus, hoc est nimium grandibus ac fortibus uiris, tunc terra conpleta est. proinde ad utrumque interim modo nostra disputatio referatur. si enim uera sunt, quae apud illos de matre Aeneae et de patre Romuli lectitantur, quomodo possunt dis adulteria displicere hominum, quae in se ipsis concorditer ferunt? si autem falsa sunt, ne sic quidem possunt irasci ueris adulteriis humanis, qui etiam falsis delectantur suis. huc accedit, quoniam, si illud de Marte non creditur, ut hoc quoque de Venere non credatur, nullo diuini concubitus obtentu matris Romuli causa defenditur. fuit autem sacerdos illa Vestalis, et ideo di magis in Romanos sacrilegium illud flagitium quam in Troianos Paridis adulterium uindicare debuerunt. nam et ipsi Romani antiqui in stupro detectas Vestae sacerdotes uiuas etiam defodiebant, adulteras autem feminas, quamuis aliqua damnatione, nulla tamen morte plectebant: usque adeo grauius quae putabant adyta diuina quam humana cubilia uindicabant.

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