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Against the Epistle of Manichaeus Called Fundamental
Chapter 32.--Manichaeus Got the Arrangement of His Fanciful Notions from Visible Objects.
35.For in giving to these natures which he has learned from visible things, an arrangement according to his fanciful ideas, to represent the race of darkness, Manichaeus is clearly in error. First of all, he makes darkness productive, which is impossible. But, he replies, this darkness was unlike what you are familiar with. How, then, can you make me understand about it? After so many promises to give knowledge, will you force me to take your word for it? Suppose I believe you, this at least is certain, that if the darkness had no form, as darkness usually has not, it could produce nothing; if it had form, it was better than ordinary darkness: whereas, when you call it different from the ordinary kind, you wish us to believe that it is worse. You might as well say that silence, which is the same to the ear as darkness to the eyes, produced some deaf or dumb animals in that region; and then, in reply to the objection that silence is not a nature, you might say that it was different silence from ordinary silence; in a word, you might say what you pleased to those whom you have once misled into believing you. No doubt, the obvious facts relating to the origin of animal life led Manichaeus to say that serpents were produced in darkness. However, there are serpents which have such sharp sight, and such pleasure in light, that they seem to give evidence of the most weighty kind against this idea. Then the idea of swimming things in the water might easily be got here, and applied to the fanciful objects in that region; and so of flying things in the winds, for the motion of the lower air in this world, where birds fly, is called wind. Where he got the idea of the quadrupeds in fire, no one can tell. Still he said this deliberately, though without sufficient thought, and from great misconception. The reason usually given is, that quadrupeds are voracious and salacious. But many men surpass any quadruped in voracity, though they are bipeds, and are called children of the smoke, and not of fire. Geese, too, are as voracious as any animal; and though he might place them in fire as bipeds, or in the water because they love to swim, or in the winds because they have wings and sometimes fly, they certainly have nothing to do with fire in this classification. As regards salaciousness, I suppose he was thinking of neighing horses, which sometimes bite through the bridle and rush at the mares; and writing hastily, with this in his mind, he forgot the common sparrow, in comparison of which the hottest stallion is cold. The reason they give for assigning bipeds to the smoke is, that bipeds are conceited and proud, for men are derived from this class; and the idea, which is a plausible one, is that smoke resembles proud people in rising up into the air, round and swelling. This idea might warrant a figurative description of proud men, or an allegorical expression or explanation, but not the belief that bipeds are born in smoke and of smoke. They might with equal reason be said to be born in dust, for it often rises up to the heaven with a similar circling and lofty motion; or in the clouds, for they are often drawn up from the earth in such a way, that those looking from a distance are uncertain whether they are clouds or smoke. Once more, why, in the case of the waters and the winds, does he suit the inhabitants to the character of the place, as we see swimming things in water, and flying things in the wind; whereas, in the face of fire and smoke, this bold liar is not ashamed to assign to these places the most unlikely inhabitants? For fire burns quadrupeds, and consumes them, and smoke suffocates and kills bipeds. At least he must acknowledge that he has made these natures better in the race of darkness than they are here, though he wishes us to think everything to be worse. For, according to this, the fire there produced and nourished quadrupeds, and gave them a lodging not only harmless, but most convenient. The smoke, too, provided room for the offspring of its own benign bosom, and cherished them up to the rank of prince. Thus we see that these lies, which have added to the number of heretics, arose from the perception by carnal sense, only without care or discernment, of visible objects in this world, and when thus conceived, were brought forth by fancy, and then presumptuously written and published.
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Réfutation de l'épître manichéenne appelée Fondamentale
CHAPITRE XXXII. C'EST A L'AIDE DE CE QU'IL AVAIT SOUS LES YEUX QUE LE MANICHÉEN A BATI SON SYSTÈME.
35. Manès, en trouvant dans l'ordre naturel la base d'après laquelle- il a voulu dans ses rêves constituer sa nation de ténèbres, peut être facilement convaincu de mensonge. D'abord, comme je l'ai dit, les ténèbres ne peuvent être fécondes. Mais, répond-il, les ténèbres dont je parle, ne sont pas de la nature de celles que vous connaissez. Alors pourquoi m'en parlez-vous? toutes vos pompeuses promesses de science se réduisent-elles à me forcer de croire? Mais faites-moi croire. Je sais une -chose, c'est que si ces ténèbres, comme celles que nous avons sur la terre, n'avaient rien de réel en elles-mêmes, elles n'auraient jamais pu engendrer; et si elles avaient quelque chose de réel, elles étaient donc, par nature, meilleures que les nôtres. Au contraire, en soutenant qu'elles n'étaient pas comme les nôtres, vous voulez nous faire croire qu'elles étaient pires. A ce titre, parlant du silence, qui est pour nos oreilles ce que les ténèbres sont pour nos yeux, vous pourriez soutenir qu'il a enfanté des animaux sourds et muets. Et si on vous répliquait que le silence n'est pas une nature particulière, vous répondriez que le silence dont vous parlez n'était pas comme notre silence; vous prendriez ainsi la liberté de tout dire à ceux qui, une première fois, auraient été dupés par vous. Mais peut-être qu'en disant que les serpents sont nés dans les ténèbres, il ne parlait que pour l'origine même des choses. Il oublie alors qu'il est des serpents qui ont la vue très-perçante et qui tressaillent aux premiers rayons de la lumière; quelle peine ne va-t-il donc pas avoir de s'en tirer avec eux ! Ensuite, en considérant nos poissons d'ici-bas, il a pu facilement combiner ses rêves excentriques à leur sujet; il en est de même des oiseaux; l'air dans lequel ils s'agitent prend le nom de vent quand il est violemment agité. Quant aux quadrupèdes auxquels il donne le feu pour habitation, en vérité, je ne sais pas où il a pu trouver cette figure. Cependant, ce qu'il en dit entrait nécessairement dans son système; il a un peu réfléchi, mais il s'est énormément trompé. Ils donnent pour raison que les quadrupèdes sont très-voraces et surtout très-portés aux sensations brûlantes de la chair. Je sais, sur ce point, beaucoup d'hommes qui surpassent les quadrupèdes, et cependant, l'homme n'est qu'un bipède, enfant non pas du feu, mais de la fumée. Il est même difficile de trouver des animaux plus voraces que les oies; soit donc qu'il les place dans la fumée, parce que ce sont des bipèdes, soit dans l'eau parce qu'elles aiment à nager; soit dans les vents parce qu'elles ont des plumes et qu'elles savent voler, toujours est-il, qu'à moins de se contredire, il ne les placera pas dans le feux Quant à l'ardeur qui porte les quadrupèdes aux sensations brutales, je pense qu'il a médité sur les chevaux qui rompent souvent leurs freins pour se précipiter sur la jument; dans son empressement à écrire il a donc oublié le passereau des murailles, auprès duquel le plus fougueux étalon paraîtra toujours de glace. Si on lui demande enfin pourquoi il a placé les bipèdes dans la fumée, il répond que le genre bipède est orgueilleux et superbe, voilà pourquoi il prétend que c'est de là que l'homme tire son origine; dans ces globes de fumée qui s'élèvent gonflés vers les airs, ils trouvent une image assez sensible et ressemblante des hommes orgueilleux. Ces divers caractères suffisent assurément pour servir de termes de comparaison entre la fumée et les hommes orgueilleux, mais de là à conclure que les animaux bipèdes sont nés dans la fumée, et de la fumée, il y a une distance infinie. Ils auraient dû naître aussi de la poussière, car souvent elle s'élève également en tourbillon vers le ciel; ou bien encore dans les vapeurs qui souvent s'élèvent de terre et tourbillonnent noires et épaisses comme la fumée avec laquelle on les confondrait facilement. Enfin nous comprenons facilement qu'il ait placé des habitants dans les eaux et dans les airs, puisque nous en voyons nous-mêmes autour de nous; mais comprenons-nous également qu'il ait poussé l'absurdité jusqu'à en placer dans le feu et dans la fumée? Le feu dévore le quadrupède et le corrompt; quant à la fumée, elle suffoque et étouffe les bipèdes. En outre; il est encore obligé d'avouer que ces natures étaient plus parfaites dans la terre des ténèbres qu'elles ne le sont sur la nôtre, et cependant il soutient en même temps que cette nation des ténèbres est le mai suprême. En effet, selon lui, le feu engendrait le quadrupède, le nourrissait et lui offrait un séjour sain et très-avantageux. De même, la fumée, après avoir procuré dans son sein une naissance des plus heureuses aux bipèdes, leur offrait un séjour favorable au développement de leur santé et de leur vie. C'est donc par la contemplation des choses de ce monde; et surtout, grâce à une conception insensée et charnelle, que toutes ces excentricités prirent naissance, que tous ces mensonges furent inventés, et vinrent grossir le nombre des absurdités et des erreurs qui trouvent toujours refuge parmi les hérétiques.