Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
27.
Sed, ut potius quod nunc agitur explicem, si Christus, ubi quibusdam antiquis sententiis propositis adiunxit: Ego autem dico vobis, neque primorum hominum legem hoc verborum additamento adimplevit neque illam, quae per Moysen data est, quasi contrariorum oppositione destruxit, sed potius omnia ex Hebraeorum lege commemorata ita commendavit, ut, quicquid ex persona sua insuper loqueretur, vel ad expositionem requirendam valeret, si quid illa obscure posuisset, vel ad tutius conservandum quod illa voluisset: 529,15 vides, quam sit aliter intellegendum, quod ait non se venisse legem solvere sed adimplere, scilicet ut non quasi semiplena istis verbis integraretur, sed ut, quod littera iubente propter superborum praesumptionem non poterat, suadente gratia propter humilium confessionem impleretur, opere factorum, non adiectione verborum. Fides enim, sicut apostolus ait, per dilectionem operatur. Unde item dicit: Qui enim diligit alterum, legem implevit. Istam caritatem quia veniens Christus per sanctum spiritum, quem promissum misit, in manifestatione donavit, qua sola caritate iustitia legis posset impleri, propterea dixit: Non veni legem solvere sed adimplere. Sed: p. 530,1 Hoc est novum testamentum, quo huic dilectioni hereditas regni caelorum promittitur, quod in figuris veteris testamenti pro temporum distributione tegebatur. Unde item dicit: Mandatum novum do vobis, ut vos invicem diligatis.
Traduction
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXVII. QUEL EST LE VÉRITABLE SENS DE CES PAROLES: « JE NE SUIS PAS VENU ABOLIR LA LOI, MAIS L'ACCOMPLIR ».
Mais, pour revenir à notre sujet: si le Christ en ajoutant à quelques anciennes prescriptions ces paroles: « Mais moi, je vous dis », n'a pas complété, par cette addition, la loi donnée aux premiers hommes, et n'a point détruit, par des ordres contradictoires; celle qui a été donnée par Moïse ; si, au contraire, il a confirmé tout ce qu'il a cité de la loi des Hébreux, de telle sorte que tout ce qu'il a dit en son propre nom n'avait pour but que d'éclaircir ce que la loi avait laissé d'obscur, ou de garantir plus efficacement les mesures qu'elle avait prises : si, dis-je, il en est ainsi, tu vois qu'il faut interpréter bien autrement ces paroles : « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l'accomplir», et les entendre, non en ce sens que le Christ ait rempli par ces mots une mesure à demi pleine, mais en ce sens que ce que la loi n'avait pu au moyen de la lettre et à raison de la présomption de l'orgueil, la grâce l’accomplit, à cause de l'humilité de la confession, et non par une simple addition de paroles, mais par celle des oeuvres. Car « la foi », comme dit l'Apôtre, « agit par la charité ». Et encore: « Qui aime le prochain, a accompli la loi[^1] ». Et c'est parce que le Christ a manifestement donné, par l'Esprit-Saint qu'il avait promis et qu'il a envoyé, cette charité qui petit seule accomplir la justice de la loi, c'est pour cela qu'il a dit : « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l'accomplir». Et c'est là ce Nouveau Testament, qui promet à cette charité l'héritage du royaume des cieux, mais qui était voilé sous les figures de l'Ancien Testament à raison de la nécessité des temps. Aussi a-t-il dit : « Je vous donne un commandement nouveau, c'est que vous vous aimiez les uns les autres[^2] ».
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Rom. XIII, 8.
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Jean, XIII, 34.