• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

Edition Masquer
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

18.

Si autem zelantem Christum vel deum ex utroque testamento mihi obiceret atque ipsum verbum exagitaret, nihil aliud quam se omnium litterarum vel expertem vel neglegentem ostenderet. Cum enim docti eorum discernant inter voluntatem et cupiditatem, gaudium et laetitiam, cautionem et metum, clementiam et misericordiam, prudentiam et astutiam, fiduciam et audaciam et multa in hunc modum, ita ut in his binis verbis ea, quae priora posui, virtutibus, quae autem posteriora, vitiis apponant, pleni sunt tamen libri eorum, cum (?) abusione istorum nominum, quae proprie vitia significant, etiam virtutes sic appellantur, cum vel cupiditas pro voluntate vel laetitia pro gaudio vel metus pro cautione vel misericordia pro clementia vel astutia pro prudentia vel audacia pro fiducia ponitur. p. 606,23 Et quis omnia commemorare valeat, quae ad similem licentiam mos locutionis usurpat? Huc accedit etiam singularum quarumque linguarum sua quaedam proprietas. Nam in ecclesiasticis litteris nusquam misericordiam in vituperatione positam recolo, cui rei sermonis etiam cotidiani consuetudo concordat. Graeci duas res vicinas quidem, sed tamen distinctas uno nomine appellant, laborem et dolorem, nos eas singulis nominibus enuntiamus, p. 607,4 sicut a nobis uno nomine appellatur vita, sive secundum quam dicimus vivit, quod exanime non est, sive secundum quam dicimus bonae vitae homo est; Graeci autem ista duo duobus quoque vocabulis significant. Unde fieri potest, ut excepta verborum abusione, quae in omnibus linguis late patet, aliqua etiam hebraeae linguae proprietate zelus in utroque ponatur, sive cum coniugis adulterio turbatus animus contabescit, quod in deum cadere non potest, sive cum servandae pudicitiae coniugalis custodia diligens adhibetur, quod deum facere, cum plebem suam tamquam coniugem alloquitur, quam per multos falsos deos fornicari non vult, non solum sine dubitatione, verum etiam cum gratiarum actione nobis utile est confiteri. p. 607,16 Hoc et de ira dei dixerim. Neque enim perturbatur deus, cum infert iram, sed ira pro vindicta ponitur sive abusione sive aliqua praecedentis linguae proprietate.

Traduction Masquer
Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XVIII. CONTINUATION DU SUJET. LA CATACHRÈSE, USITÉE DANS TOUTES LES LANGUES.

S'il m'objectait la jalousie du Christ ou de Dieu, d'après les deux Testaments, et voulait pointiller sur le mot, il ne prouverait autre chose que son ignorance de toute littérature ou son irréflexion. En effet, bien que leurs savants distinguent entre la volonté et la passion, la joie et l'allégresse, la précaution et la crainte, la clémence et la pitié, la prudence et la ruse, la confiance et l'audace et autres choses de ce genre, en sorte que les premières de ces expressions leur représentent des vertus, et les secondes des vices : cependant leurs livres sont remplis d'abus de ces mêmes expressions, qui, quoique désignant un vice, sont appliquées à la vertu, en prenant, par exemple, la passion pour la volonté, l'allégresse pour la joie, la crainte pour la précaution, la pitié pour la clémence, la ruse pour la prudente, ou l'audace pour la confiance. Et qui pourrait dire toutes les locutions dont on abuse de cette manière en vertu de l'usage? Ajoutons que chaque langue a son caractère propre. Ainsi jamais, dans le langage de l'Eglise, le mot de pitié n'emporte un sens de blâme; et ici le langage usuel s'accorde avec lui. Les Grecs appellent d'un même mot deux choses, rapprochées, il est vrai, mais cependant différentes, le travail et la douleur; nous, nous leur donnons à chacune un nom; mais, à notre tour, nous donnons au mot vie deux sens, suivant que nous entendons dire qu'un être vit, c'est-à-dire n'est pas mort, ou qu'un homme est de bonne vie ; tandis que les Grecs emploient pour ces deux sens deux expressions différentes. Il peut donc arriver que, en dehors de l'abus des mots, si étendu dans toutes les langues, le mot jalousie se prenne, dans la langue hébraïque, en deux sens différents: ou pour désigner le trouble qui consume l'âme d'un époux à l'occasion de l'adultère de son conjoint, trouble que Dieu ne saurait éprouver ; ou pour marquer le soin inquiet de ce même époux, attentif à veiller sur la chasteté de son épouse, soin que Dieu (nous aimons à le reconnaître, non-seulement sans hésitation, mais encore avec un sentiment de reconnaissance) prend réellement, en parlant à son peuple comme à une épouse qu'il ne veut pas voir tomber en adultère avec une multitude de faux dieux. J'en dis autant de la colère de Dieu: car la colère n'entraîne chez lui aucun trouble, mais elle se prend pour la vengeance; soit par abus, soit par une particularité propre à la langue hébraïque.

  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Les éditions de cette œuvre
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
Traductions de cette œuvre
Contre Fauste, le manichéen
Gegen Faustus Comparer
Reply to Faustus the Manichaean Comparer

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité