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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XXII. SUR LE TEXTE: TU VERRAS TA VIE SUSPENDUE ET TU NE CROIRAS PAS A TA VIE.

Là est aussi l'explication de ces paroles, dont l'ambiguïté a trompé Fauste : «Tu verras ta vie suspendue et tu ne croiras pas à ta vie[^6] ». On peut dire peut-être qu'elles sont susceptibles d'un autre sens ; mais qu'on ne puisse les entendre du Christ, c'est ce que Fauste n'a pas osé dire, c'est ce que personne n'osera jamais dire, à moins de nier ou que le Christ soit la vie, ou que les Juifs l'aient vu suspendu, ou qu'ils aient refusé de croire en lui. Mais comme le Christ a dit lui-même : « Je suis la vie[^7] », et qu'il est constant qu'il a été suspendu sous les yeux des Juifs qui ne croyaient point en lui : je ne vois pas pourquoi celui dont le Christ a dit : « C'est de moi qu'il a écrit[^1] », n'aurait pas écrit cela du Christ. Mais si Fauste s'est efforcé de prouver que ce texte : « Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi », ne peut s'entendre du Christ, parce que le Christ n'est pas semblable à Moïse, et s'il a été complétement réfuté sur ce point, qu'est-il besoin de nous arrêter à celui-ci ? Comme Fauste a dit, pour écarter la première prophétie, que le Christ n'est pas semblable à Moïse; qu'il soutienne, pour se débarrasser de la seconde, ou que le Christ n'est pas la vie ou qu'il n'a pas été suspendu sous les yeux des Juifs incrédules. Mais comme il ne l'a pas dit, et que personne aujourd'hui n'oserait le dire, pourquoi hésiterions-nous à appliquer aussi à Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ cette prophétie de son serviteur ? Car cette malédiction a été énumérée parmi les autres. Est-ce donc parce que les malédictions, où celle-ci a sa place, sont des prophéties, que celle-ci n'en serait pas une ? Ou ne serait-ce point une prophétie applicable au Christ, parce que ce qui précède et ce qui suit dans le contexte, ne paraît pas concerner le Christ? Comme s'il pouvait y avoir une malédiction pire que celle que les Juifs se sont attirée par leur orgueilleuse impiété, de voir leur vie, c'est-à-dire le Fils de Dieu suspendu, et ne pas y croire ! En effet, les malédictions prophétiques ne sont point des imprécations dictées par la haine, mais des prédictions inspirées par l'Esprit qui prévoit l'avenir : les imprécations provenant de la malice sont même défendues, puisqu'on nous dit : « Bénissez et ne maudissez pas[^2] ». Mais on trouve souvent dans la bouche des saints un langage comme celui-ci, de saint Paul : « Alexandre, l'ouvrier en airain, m'a fait beaucoup de mal ; le Seigneur lui rendra selon ses oeuvres[^3] ». Et cet autre souhait de l'Apôtre paraît aussi avoir été dicté par la colère et l'indignation : « Plût à Dieu que ceux qui vous troublent fussent même mutilés[^4] ! » Si vous faites attention à la personne de celui qui écrit, vous verrez qu'il déguise très-élégamment un souhait de bonheur sous une phrase ambiguë. Car il est des hommes qui se sont rendus eunuques, à cause du royaume des cieux[^5]. C'est ce que Fauste aurait aussi compris, si son palais eût été disposé à goûter les mets du Seigneur. Peut-être encore ces paroles: « Tu verras ta vie suspendue, et tu ne croiras pas à ta vie », étaient-elles entendues par les Juifs en ce sens que, voyant leur existence mal assurée au milieu des menaces et des embûches de leurs ennemis, ils ne croyaient pas à la victoire. Mais le fils de l'Evangile, en entendant dire : « C'est de moi qu'il a écrit », démêle, à travers l'ambiguïté de la phrase, ce que les Prophètes jettent aux pourceaux, et ce qu'ils insinuent aux hommes ; et aussitôt sa pensée se porte sur le Christ, vie des hommes, suspendu, et sur les Juifs qui n'y croient pas, Précisément parce qu'ils le voient suspendu. Un autre se bâtera sans doute de dire que, parmi les malédictions qu'on lit en cet endroit et qui ne regardent point le Christ, ce passage seul le concerne: « Tu verras ta vie suspendue, et tu ne croiras pas à ta vie ». Car cette malédiction devait nécessairement prendre place parmi celles dont on menace prophétiquement ce peuple impie. Mais comme le Christ ne dit pas : Moïse a aussi écrit de moi, de manière à laisser croire que Moïse a écrit d'autres choses qui ne le concernent pas; mais qu'il dit : « Car c'est de moi qu'il a écrit », afin que nous n'ayons dans l'étude de tous les écrits de Moïse, d'autre but que de nous procurer l'intelligence de la grâce du Christ: pour cela donc, moi et quiconque lit attentivement ces paroles du Seigneur dans l'Evangile, nous reconnaissons que les malédictions contenues dans ce chapitre ont été aussi formulées prophétiquement en vue du Christ : mais si j'essayais de le démontrer maintenant, je serais trop long.

  1. Deut. XXVIII, 66.

  2. Jean, XIV, 6.

  3. Jean, V, 47.

  4. Rom. XII, 14.

  5. II Tim. IV, 14.

  6. Gal. V, 12.

  7. Matt. XIX, 12.

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Gegen Faustus

22.

In diesen Zusammenhang gehört jene andere Stelle, deren Mehrdeutigkeit Faustus in die Irre führt (p. 443,8; deut. 28,66): Du wirst dein Leben hängen sehen und nicht mehr an dein Leben glauben. Es mag jemand behaupten, dass diese Worte auch anders gedeutet werden können; dass es aber unmöglich sei, sie auf Christus hin zu deuten, das wagte nicht einmal Faustus zu behaupten, und auch in Zukunft wird das niemand zu behaupten wagen, es sei denn er leugne, dass Christus das Leben ist, oder dass die Juden ihn hängen sahen, oder dass sie ihm den Glauben verweigerten. Da aber Christus selber sagt (Joh. 14,6): Ich bin das Leben, und da ebenso unbestritten ist, dass er vor den Augen der Juden, die ihm den Glauben verweigerten, gehangen hat, sehe ich keinen Grund, daran zu zweifeln, dass Moses, von dem Christus sagte (Joh. 5,46): Jener hat nämlich über mich geschrieben, auch jenen Satz (deut. 28,66) im Blick auf Christus geschrieben hat. Wenn nun Faustus schon bei jenem Schriftwort (deut. 18,18): Ich werde ihnen einen Propheten aus dem Kreis ihrer Brüder erwecken, der ähnlich ist wie du, den Beweis versuchte (442,23 ff.), dass es nicht auf Christus hin gedeutet werden könne, da ja Christus dem Moses nicht ähnlich sei, und dabei völlig widerlegt wurde (455,16), was brauchen wir uns beim vorliegenden Schriftzeugnis nochmals abzumühen? Gewiss könnte Faustus, wie er damals zur Widerlegung jener Prophetie behauptete, Christus sei dem Moses gar nicht ähnlich, auch jetzt wieder zur Widerlegung dieser Prophetie behaupten, Christus sei nicht das Leben, und er habe nicht vor den Augen der Juden, die ihm den Glauben verweigerten, gehangen. Da nun aber weder er selber das behauptet hat, und auch heute kein Manichäer das zu behaupten wagte (cf. 464,13), wollen wir ohne Zögern auch diesen Satz (deut. 28,66) unter die Prophetien einreihen, die sein Diener über unseren Herrn und Retter Jesus Christus gemacht hat. Aber, so lautete das Gegenargument (443,12), dieser Satz steht doch in einer ganzen Reihe weiterer Verfluchungen. Ist er etwa deshalb keine Prophetie, da doch auch die andern Verfluchungen, in die er eingereiht ist, nichts anderes als Prophetien sind! Und ist er etwa deshalb keine Prophetie auf Christus, weil in jenem Text die unmittelbar vorangehenden und die folgenden Worte, wie es scheint, keinen Bezug auf Christus haben? Als ob den Juden eine schlimmere Verfluchung als Strafe für ihre dünkelhafte Ehrfurchtslosigkeit hätte widerfahren können, als ihr Leben, d.h. den Sohn Gottes, hängen zu sehen und nicht an ihr Leben zu glauben (cf. Deut. 28,66). Wenn nämlich Verfluchungen als Prophetie ausgesprochen werden, dann entspringen sie nicht den bösen Wünschen des Verfluchenden, sondern dem weissagenden Geist des Verkünders. Verfluchungen, die bösen Wünschen entspringen, werden ja durch die Worte (Rm. 12,14): Segnet und verflucht nicht! untersagt. Prophetische Verfluchungen dagegen finden sich häufig in der Rede der Heiligen. So sagte der Apostel (II Tim. 4,14): Alexander, der Schmied, hat mir viel Böses erwiesen; der Herr wird ihm vergelten, wie es seine Taten verdienen. Bei jener andern Aussage des Apostels (Gal. 5,12): Möchten sich doch jene, die euch in Verwirrung bringen, gleich entmannen lassen, könnte zwar der Eindruck aufkommen, dass er voller Verärgerung und Entrüstung einen bösen Wunsch ausgesprochen habe. Wenn man allerdings die Person des Schreibenden berücksichtigt, wird man erkennen, dass er vielmehr damit in ganz feiner Doppeldeutigkeit etwas Gutes gewünscht hat. Es gibt nämlich Eunuchen, die sich um des Himmelreiches willen selber beschnitten haben (cf. Mt. 19,12). Genau das hätte Faustus auch aus jenen Worten (deut. 28,66) herausempfunden, wenn er die Speise des Herrn mit ehrfurchtsvollem Gaumen aufgenommen hätte. Für die Juden mochte jener Satz (deut. 28,66): Du wirst dein Leben (im Ungewissen) hängen sehen, und du wirst nicht mehr an dein Leben glauben, so geklungen haben, dass sie ihr eigenes Leben inmitten von Drohungen und Hinterhältigkeiten ihrer Feinde im Ungewissen schweben sahen, und nicht mehr recht daran glaubten, überleben zu können. Wenn dagegen ein Sohn des Evangeliums hört (Joh. 5,46): Jener hat nämlich über mich geschrieben, erkennt er in eben jener Mehrdeutigkeit der Aussage (deut. 28,66), was die Propheten den Schweinen vorwerfen, und welchen Wink sie den Menschen geben wollen, und vor seinem geistigen Auge erscheint sogleich der hängende Christus, der das Leben der Menschen ist, und die Juden, die eben deshalb nicht an ihn glauben, weil sie ihn hängen sehen. Zwar könnte ein Aussenstehender flugs einwerfen, so würde ja jene Aussage (28,66): Du wirst dein Leben (im Ungewissen) schweben sehen, und nicht mehr an dein Leben glauben, unter all den andern Verfluchungen jener Textstelle, die keinerlei Deutung auf Christus hin zulassen, als einzige sich auf Christus beziehen; es sei doch durchaus möglich, dass sich auch dieser Satz in den Rahmen der verschiedenen Verfluchungen einfügen lasse, welche dem gottlosen Volk in prophetischer Weise angekündigt wurden. Nun, ich und alle, die wie ich etwas gründlicher über jenen Satz, den der Herr im Evangelium gesprochen hat (Joh. 5,46), nachdenken – der ja nicht lautete: Jener schrieb nämlich auch über mich, sodass man glauben könnte, Moses hätte auch Dinge geschrieben, die keinen Bezug zu Christus haben, sondern: Jener schrieb nämlich über mich, sodass wir jene ganze Schrift systematisch daraufhin befragen müssen, in welcher Form die Gnade Christi darin zum Ausdruck kommt –, wir also erkennen auch in all den andern Verfluchungen jenes Textes Voraussagen, die auf Christus hinweisen. Dies hier im einzelnen auszuführen, würde allerdings zu weit führen.

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