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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE II. AUTORITÉ ET PROMESSES FIGURATIVES DE L'ANCIEN TESTAMENT.

Augustin. Nous savons tous que l'Ancien Testament renferme les promesses des biens temporels, et que c'est pour ce motif qu'il est ainsi appelé; nous savons que la promesse de la vie éternelle et du royaume des cieux fait partie du Nouveau. Mais ces biens temporels étaient la figure des biens futurs qui devaient nous être donnés, à nous qui vivons à la fin des temps. C'est là, non pas ma pensée, mais l'enseignement même des Apôtres; car saint Paul dit à ce sujet : « Toutes ces choses ont été pour nous autant de figures », et un peu plus loin: « Toutes ces choses qui leur arrivaient n'étaient que des figures; elles ont été écrites pour nous qui nous trouvons à la fin des temps[^1] ». Si nous recevons l'Ancien Testament, ce n'est donc pas pour recueillir l'effet des promesses qu'il renferme, mais pour y trouver l'intelligence de celles du Nouveau. Les témoignages du premier établissent la foi au second. Ainsi quand, après sa résurrection, le Seigneur se fut montré aux yeux de ses disciples, et se fut fait toucher de leurs mains; dans la crainte qu'ils ne s'arrêtassent à la pensée que leurs sens charnels et infirmes étaient le jouet d'impressions trompeuses, il les affermit dans leur foi par les témoignages des anciennes Ecritures : « Il fallait », leur dit-il, « que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes, s'accomplît[^2] ». Notre espérance ne repose donc pas sur la promesse des biens temporels, de ces biens auxquels nous ne croyons même pas que les hommes saints et spirituels de cette époque, les patriarches et les prophètes, bornaient leurs désirs. Eclairés par l’Esprit de Dieu, ils savaient comprendre ce qui convenait à leur temps, et comment, par la disposition de la Providence, les événements et les témoignages de l'ancienne loi devenaient autant de figures et d'annonces des choses futures; leur désir se portait principalement vers le Testament Nouveau; seulement les anciennes promesses, pour mieux signifier les mystères futurs de la loi nouvelle, recevaient une application actuelle et sensible. C'est ainsi que ces grands hommes prophétisèrent, non-seulement parla parole, mais par leur vie tout entière. Quant au peuple charnel, il ne s'attachait qu'aux promesses de la vie présente; et néanmoins il fut encore une image des choses à venir.

Mais l'intelligence de ces vérités vous échappe, parce que, comme dit le Prophète, « si vous ne croyez, vous ne comprendrez point[^3] ». Vous n'avez pas été instruits dans le royaume des cieux, c'est-à-dire au sein de la véritable Eglise catholique. Si vous aviez eu ce privilège, vous sauriez tirer, du trésor des saintes Ecritures, des choses anciennes aussi bien que des choses nouvelles. Car le Seigneur dit lui-même : « C'est pourquoi tout docteur instruit de ce qui regarde le royaume des cieux, est semblable à un père de famille qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes[^4] ». Ainsi, en voulant vous en tenir aux seules promesses de la loi nouvelle, vous êtes demeurés dans la vétusté de la chair, et vous avez introduit la nouveauté de l'erreur. C'est contre cette nouveauté que s'élève l'Apôtre, en disant : « Fuyez les nouveautés profanes de la parole; car elles contribuent beaucoup à inspirer l'impiété. Les discours de leurs auteurs sont comme une gangrène qui répand insensiblement sa corruption. De ce nombre sont Hyménée et Philète, qui se sont écartés de la vérité, en disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui ont ainsi renversé la foi de quelques-uns[^5] ». Reconnaissez dans cette source d'erreur celle d'où vous êtes sortis, vous qui prétendez qu'il n'y a de résurrection que celle qui s'opère présentement dans les âmes par la prédication de la vérité, et qui niez la résurrection future des corps, annoncée par les Apôtres.

  1. I Cor. X, 6, 11.

  2. Luc, XXIV, 44.

  3. Isaïe, VII, 9.

  4. Matt. XIII, 52.

  5. II Tim. II, 16-18.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

2.

Augustinus respondit: Temporalium quidem rerum promissiones testamento vetere contineri et ideo vetus testamentum appellari nemo nostrum ambigit, et quod aeternae vitae promissio regnumque caelorum ad novum pertinet testamentum; sed in illis temporalibus figuras fuisse futurorum, quae implerentur in nobis, in quos finis saeculorum obvenit, non suspicio mea, sed apostolicus intellectus est dicente Paulo, cum de talibus loqueretur: Haec omnia figurae nostrae fuerunt, et iterum: Haec omnia in figura contingebant illis; scripta sunt autem propter nos, in quos finis saeculorum obvenit. p. 269.10

Non ergo vetus testamentum ad consequendas illas promissiones, sed ad intellegendas in eis novi testamenti praenuntiationes accipimus; veteris quippe testificatio fidem novo conciliat.

Unde dominus posteaquam resurrexit a mortuis seque non solum intuendum discipulorum oculis sed etiam contrectandum manibus obtulit, ne quid tamen cum suis mortalibus et carnalibus sensibus fallaciter agi arbitrarentur, magis eos de veterum librorum testificatione firmavit dicens: Oportebat impleri omnia, quae scripta sunt in lege Moysi et prophetis et psalmis de me. Non itaque spes nostra in temporalium rerum promissione defixa est, quandoquidem nec ipsos illius temporis sanctos et spiritales viros, patriarchas et prophetas, his terrenis rebus fuisse deditos credimus; intellegebant enim revelante sibi spiritu dei, quid tempori illi congrueret et quibus modis deus per illas omnes res gestas et dictas futura figuranda et praenuntianda decerneret, magisque desiderium eorum de novo testamento erat. p. 269,27 Sed praesens functio corporalis ad significanda nova ventura pollicitationibus veteribus praebebatur. Ita illorum hominum non tantum lingua, sed et vita prophetica fuit. Carnalis autem populus promissis vitae praesentis inhaerebat. De quo tamen etiam populo nihilominus significabantur futura. Sed vos ista non intellegitis, quia, sicut propheta dixit nisi credideritis, non intellegetis. Non enim estis eruditi in regno caelorum, id est in ecclesia Christi vera catholica; quod si essetis, de divitiis sanctarum scripturarum non solum nova sed etiam vetera proferretis. Ipse quippe dominus dicit: Propterea omnis scriba eruditus in regno caelorum similis est homini patrifamilias proferenti de thesauro suo nova et vetera. p. 270,11 Et ideo dum sola promissa dei nova tenere vos arbitramini, remansistis in vetustate carnis et novitatem induxistis erroris.

De qua novitate apostolus dicit: Profanas autem verborum novitates evita! Multum enim proficiunt ad impietatem, et sermo eorum sicut cancer serpit. Ex quibus est Hymenaeus et Philetus, qui circa veritatem aberraverunt dicentes resurrectionem iam factam esse, et fidem quorundam subverterunt.

Ex qua vena falsitatis vos manare cognoscite, qui dicitis nunc esse resurrectionem tantummodo animarum per praedicationem veritatis, corporum autem, quam praedicaverunt apostoli, futuram negatis!

Quid autem spiritaliter secundum hominem interiorem, qui renovatur in agnitione dei, potestis cogitare, cum per vetustatem carnis et per carnalium rerum imagines, quibus totus error uester involvitur, res corporeas non possessione teneatis, sed phantasmate sapiatis? p. 270,26

Terram enim Chananaeorum, quae manifesta erat et manifeste illi populo data est, contemnere vos et fastidire gloriamini, quasi non ita terram luminis describatis ex una parte a terra gentis tenebrarum, tamquam cuneo coartato discissam, ut neque in rerum veritate inveniatur et in cogitationum vestrarum falsitate credatur, et ideo nec vitam vestram data sustineat et mentem vestram desiderata corrumpat.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
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