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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XXVI. LE DIVORCE. L'ACTE DE RÉPUDIATION.

Quand à la défense faite par le Seigneur de renvoyer une femme, après qu'il a été dit aux anciens: « Que celui qui renvoie sa femme, lui donne un acte de répudiation[^1] », nous verrons, en y regardant de près, qu'il n'y a là aucune contradiction. En effet, le Seigneur a d'abord exposé ce que veut la loi : elle ordonne que celui qui renvoie, sa femme sans raison lui donne un acte de répudiation. Elle ne dit pas : Que celui qui veut renvoyer, renvoie ce serait le contraire de ne pas, renvoyer mais évidemment son espoir, était qu'une femme ne serait pas renvoyée par le mari. quand celui-ci aurait, à l'aide du retard nécessaire pour écrire un acte de répudiation, laissé tomber le premier mouvement qui le poussait au divorce et réfléchi au mal qu'il y a à renvoyer une femme : cela était d'autant plus probable que, chez les Hébreux, dit-on, personne n'avait le droit d'écrire les lettres hébraïques que les scribes, lesquels faisaient profession d'une, plus haute sagesse, et dont quelques-uns, doués de dignité et de piété, non-seulement professaient cette sagesse, mais la pratiquaient. C'était donc à ces hommes, qui devaient être des interprètes justes et éclairés de la loi, et détourner du divorce, que la loi adressait celui qui voulait renvoyer sa femme et de qui elle exigeait un acte de répudiation. Et cet acte ne pouvait être écrit que par eux. Nécessité qui leur remettait en quelque sorte cet homme en main, les autorisait à lui donner de bons conseils, et à intervenir pacifiquement pour rétablir entre les deux époux l'amour et la concorde. Mais si l'aversion était tellement forte qu'elle ne pût être guérie ni diminuée, alors l'acte de répudiation s'écrivait : on supposait qu'un homme avait de justes raisons de renvoyer une femme qu'il haïssait au point de ne pouvoir être ramené à l'affection conjugale par les conseils d'hommes prudents. En effet, si on n'aime pas une femme, il faut la renvoyer; mais comme on ne doit pas la renvoyer, donc il faut l'aimer, Or l'amour peut être réveillé par des avis, par des moyens persuasifs, mais non imposé par la force. Voilà ce que devait faire un scribe juste, sage, tel que le requérait sa profession. C'était pour forcer le mari à aller à lui qu'il avait reçu commission d'écrire l'acte; et un homme de bien, un homme prudent, n'écrit un tel acte, que quand les conseils pacifiques sont sans effet sur une âme trop méchante ou trop égarée par la haine. En attendant, je vous demande pourquoi, d'après vos vaines et sacrilèges erreurs, vous trouvez mauvais qu'un homme renvoie sa femme qui n'est, selon vous, qu'un instrument de coupable libertinage et non une compagne liée par la foi conjugale? En effet, le mot même de mariage (matrimonium) indique qu'une femme ne se marie que pour devenir mère : ce que vous repoussez avec horreur. Car vous pensez que, par là, une partie de votre dieu, déjà vaincue et prise dans le combat contre le peuple des ténèbres, se trouve de plus enchaînée par les liens de la chair.

  1. Ex. XXIV, 1 ; Matt. V, 31, 32.

Edition Masquer
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

26.

Nam et illud de uxore non dimittenda, quod dominus praecepit, cum antiquis dictum sit: Quicumque dimiserit uxorem suam, det illi libellum repudii, si diligenter intueamur, videbimus non esse contrarium. Exposuit enim dominus, quid lex voluerit, cum passim dimittenti uxorem iusserit libellum repudii dare. Neque enim ait: Qui voluerit, dimittat uxorem suam – cui esset contrarium non dimittere -, sed utique nolebat dimitti uxorem a viro, qui hanc interposuit moram, ut in discidium animus praeceps libelli conscriptione refractus absisteret et quid mali esset uxorem dimittere cogitaret, p. 528,3 praesertim quia, ut perhibent, apud Hebraeos scribere litteras Hebraeas nulli fas erat nisi scribis solis, cum et excellentiorem profiterentur sapientiam et si qui eorum essent aequitate ac pietate praediti, non tantum profiterentur, verum etiam sectarentur. Ad hos igitur, quos oporteret esse prudentes legis interpretes et iustos discidii dissuasores, lex mittere voluit eum, quem iussit libellum repudii dare, si dimisisset uxorem. Non enim ei poterat scribi libellus nisi ab ipsis, qui per hanc occasionem ex necessitate venientem quodam modo in manus suas bono consilio regerent atque inter ipsum et uxorem pacifice agendo dilectionem concordiamque suaderent, quodsi tantum intercederet odium, ut exstingui emendarique non posset, tunc utique scriberetur libellus, quia frustra non dimitteret, quam sic odisset, ut ad debitam coniugio caritatem nulla prudentium persuasione revocaretur. p. 528,17 Si enim non diligitur uxor, dimittenda est. Quia ergo dimittenda non est, diligenda est. Dilectio autem monendo atque suadendo componi, non invitum cogendo imponi potest. Hoc facere scriba debebat iustus et sapiens, qualem in illa professione esse oportebat. Ad quem ut veniretur, discordi marito libellus conscribendus praeceptus est, quem vir bonus prudensque non scriberet, nisi in animo nimis averso atque perverso consilium concordiae non valeret. Verumtamen a vobis ex vestri erroris sacrilega vanitate quaero, cur displiceat dimittere uxorem, quam non ad matrimonii fidem, sed ad concupiscentiae crimen habendam esse censetis. p. 529,2 Matrimonium quippe ex hoc appellatum est, quod non ob aliud debeat femina nubere, quam ut mater fiat: quod vobis odiosum est. Eo modo enim putatis partem dei vestri gentis tenebrarum proelio devictam et subactam etiam carneis compedibus colligari.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
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