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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE V. RÉPONSE D'AUGUSTIN. LE MANICHÉISME EST AU-DESSOUS MÊME DU PAGANISME.

Augustin. O peste de l’ignorance ! O vanité trompeuse ! pourquoi te faire des objections que ne te fera jamais quiconque sait à qui il a affaire ? Nous ne vous appelons ni païens, ni schisme de païens; nous disons seulement que vous avez certains rapports avec eux, puisque vous adorez beaucoup de dieux. Mais nous ajoutons que vous êtes bien au-dessous d'eux, parce que ce qu'ils adorent existe, bien qu'indigne de toute adoration car ce sont au moins des idoles, quoique impuissantes pour le salut. En effet, celui qui honore un arbre, non en le cultivant, mais en l'adorant, n'honore pas un être imaginaire, mais seulement un être qu'on ne doit pas adorer. Et les démons mêmes, à propos desquels l'Apôtre dit : « Ce qu'immolent les Gentils, ils l'immolent aux démons et non à Dieu[^1] », les démons, dis-je, existent certainement, puisque l'Apôtre dit que les païens leur immolent et qu'il nous défend d'avoir aucune société avec eux. D'autre part le ciel et la terre, la mer et l'air, le soleil, ta lune et les autres astres, apparaissent manifestement à nos yeux et tombent sous nos sens. Les païens, en les honorant comme dieux, ou comme des parties d'un grand dieu unique (car quelques-uns d'entre eux regardent l'univers comme le plus grand des dieux), honorent des êtres réels. Et quand nous discutons avec eux pour les dissuader de les adorer, nous ne leur disons pas que ces êtres n'existent point, mais qu'il ne faut pas les adorer : nous les engageons à adorer le Dieu invisible, qui a créé tout cela et dont la possession peut seule rendre l'homme heureux ; ce que tous désirent, cela est hors de doute. Quelques-uns d'entre eux adorent aussi une substance invisible et incorporelle, qui est l'âme et l'intelligence humaine; mais comme la jouissance de cette créature ne saurait encore donner le bonheur à l’homme, il faut donc adorer le Dieu, non-seulement invisible, mais immuable, c'est-à-dire le vrai Dieu ; parce qu'on ne doit adorer que celui dont la jouissance a seule le pouvoir de rendre heureux celui qui l'adore, et dont la privation rend toute âme misérable, quelque bien qu'elle possède d'ailleurs. Mais vous, qui n'adorez que des êtres purement imaginaires, des fictions et des fables trompeuses, vous seriez moins éloignés de la vraie piété et de la vraie religion, si vous étiez au moins païens, ou du nombre de ceux qui adorent des corps, qu'il ne faut pas adorer, il est vrai, mais qui sont du moins réels. Il serait donc plus vrai de dire que vous n'adorez pas même ce soleil matériel; que votre prière suit dans son cours.

  1. I Cor. X, 20.

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Reply to Faustus the Manichaean

5.

Augustin replied: O hateful mixture of ignorance and cunning! Why do you put arguments in the mouth of your opponent, which no one that knows you would use? We do not call you Pagans, or a schism of Pagans; but we say that you resemble them in worshipping many gods. But you are far worse than Pagans, for they worship things which exist, though they should not be worshipped: for idols have an existence, though for salvation they are nought. So, to worship a tree with prayers, instead of improving it by cultivation, is not to worship nothing, but to worship in a wrong way. When the apostle says that "the things which the Gentiles sacrifice, they sacrifice to demons, and not to God," 1 he means that these demons exist to whom the sacrifices are made, and with whom he wishes us not to be partakers. So, too, heaven and earth, the sea and air, the sun and moon, and the other heavenly bodies, are all objects which have a sensible existence. When the Pagans worship these as gods, or as parts of one great God (for some of them identify the universe with the Supreme Deity), they worship things which have an existence. In arguing with Pagans, we do not deny the existence of these things, but we say that they should not be worshipped; and we recommend the worship of the invisible Creator of all these things, in whom alone man can find the happiness which all allow that he desires. To those, again, who worship what is invisible and immaterial, but still is created, as the soul or mind of man, we say that happiness is not to be found in the creature even under this form, and that we must worship the true God, who is not only invisible, but unchangeable; for He alone is to be worshipped, in the enjoyment of whom the worshipper finds happiness, and without whom the soul must be wretched, whatever else it possesses. You, on the other hand, who worship things which have no existence at all except in your fictitious legends, would be nearer true piety and religion if you were Pagans, or if you were worshippers of what has an existence, though not a proper object of worship. In fact, you do not properly worship the sun, though he carries your prayers with him in his course round the heavens.


  1. 1 Cor. x. 20. ↩

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