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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE V. DIEU ADMIRABLE DANS SES OEUVRES GRANDES ET PETITES. TOUT ANIMAL AIME SA PROPRE CHAIR, ILLUSION DES MANICHÉENS SUR CE POINT.

Pour moi, quand je considère au degré le plus bas de l'échelle des êtres, ces oeuvres de Dieu, terrestres, faibles, mortelles, mais ses oeuvres pourtant, je me sens irrésistiblement entraîné à louer leur créateur, qui sait se montrer grand dans les grandes choses, sans cesser de l'être dans les plus petites. Car l'art divin, qui produit les choses célestes et les choses terrestres, au milieu des différences qui les séparent, reste en tout semblable à lui-même, parce qu'en créant chaque être parfait en sols genre, il est lui-même parfait partout. En effet, il ne crée pas dans chaque être un univers, mais en créant chaque être pour l'ensemble de l'univers, il se montre universel même dans les détails, il façonne et arrange chaque chose pour son lieu et pour son rang, proportionnant tout dans le détail et dans l'ensemble. Et voyez dans ces bas-fonds, pour ainsi dire, de toute la création, ces animaux qui volent, qui nagent, qui marchent ou rampent. Ils sont mortels en effet : leur vie, comme il est écrit, « est une vapeur qui paraît pour un peu de temps[^1] ». Mais la petite mesure que le Créateur leur a départie dans son excellente bonté, ils la mettent en quelque sorte en commun pour compléter, chacun pour sa part, l'ensemble de l'univers, afin que leur petitesse contribue à la perfection de ce même ensemble où se trouvent, dans les sphères supérieures, d'autres êtres meilleurs qu'eux. Mais examinez et montrez-moi un seul de ces plus vils animaux qui haïsse sa chair, qui ne la nourrisse pas, qui ne l'entretienne pas, qui ne lui imprime pas le mouvement qui fait la vie, qui ne la gouverne pas, qui n'administre pas en quelque sorte son petit univers suivant les étroites proportions de son espèce, en employant tous les moyens qui sont à sa disposition pour se conserver sain et sauf. Quant à l'âme raisonnable, en châtiant son corps et le réduisant en servitude de peur que l'appétit immodéré des jouissances terrestres ne l'empêche de recevoir la sagesse, elle fait encore preuve d'amour pour sa chair, puisqu'elle la met à sa place, la soumet à son propre empire et exige d'elle une obéissance légitime. Mais, vous, bien que, dans votre erreur charnelle, vous fassiez mine de détester votre chair, au fond vous ne pouvez aimer qu'elle, que veiller à sa santé, pourvoir à ses besoins, éviter tous les coups, les chutes, les intempéries qui pourraient lui maire, désirer les garanties, les conditions de salubrité qui tendent à sa conservation ; et par là vous faites assez voir que la loi de la nature prévaut contre vos opinions et vos erreurs.

  1. Jac. IV, 15.

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Reply to Faustus the Manichaean

5.

When I consider the things lowest in the scale of nature, which are within our view, and which, though earthly, and feeble, and mortal, are still the works of God, I am lost in admiration of the Creator, who is so great, in the great works and no less great in the small. For the divine skill seen in the formation of all creatures in heaven and earth is always like itself, even in those things that differ from one another; for it is everywhere perfect, in the perfection which it gives to everything in its own kind. We see each creature made not as a whole by itself, but in relation to the rest of the creation; so that the whole divine skill is displayed in the formation of each, arranging each in its proper place and order, and providing what is suitable for all, both separately and unitedly. See here, lowest in the scale, the animals which fly, and swim, and walk, and creep. These are mortal creatures, whose life, as it is written, "is as a vapor which appeareth for a little time." 1 Each of these, according to the capacity of its kind, contributes the measure appointed in the goodness of the Creator to the completeness of the whole, so that the lowest partake in the good which the highest possess in a greater degree. Show me, if you can, any animal, however despicable, whose soul hates its own flesh, and does not rather nourish and cherish it, by its vital motion minister to its growth and direct its activity, and exercise a sort of management over a little universe of its own, which it makes subservient to its own preservation. Even in the discipline of his own body by a rational being, who brings his body under, that earthly passion may not hinder his perception of wisdom, there is love for his own flesh, which he then reduces to obedience, which is its proper condition. Indeed, you yourselves, although your heresy teaches you a fleshly abhorrence of the flesh, cannot help loving your own flesh, and caring for its safety and comfort, both by avoiding all injury from blows, and falls, and inclement weather, and by seeking for the means of keeping it in health. Thus the law of nature is too strong for your false doctrine.


  1. Jas. iv. 15. ↩

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Contre Fauste, le manichéen
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Reply to Faustus the Manichaean

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