Traduction
Masquer
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XIX. CE QU'ON RÉPONDRAIT AU PAÏEN SUR LE REPROCHE DE CRUAUTÉ FAIT À DIEU.
Pour ce qui est de ces milliers d'hommes mis à mort, le païen ne s'en étonnerait pas, si toutefois il admettait le jugement de Dieu. Or, les païens ne le nient pas, puisqu'ils reconnaissent que la Providence divine règle et gouverne l'univers dans toutes ses parties élevées ou infimes. Que s'il n'en convenait pas, on l'en convaincrait facilement par l'autorité des siens, ou un peu plus lentement par la discussion et par des raisons irréfragables ; ou bien on l'abandonnerait comme endurci et idiot à ce même jugement divin auquel il refuserait de croire. Et s'il désignait expressément comme légères ou nulles les fautes que Dieu a punies de mort chez les hommes, nous lui démontrerions qu'elles ne sont ni nulles ni légères; par exemple, pour celle que nous avons déjà mentionnée, de l'homme qui n'avait point la robe nuptiale[^1], nous lui ferions voir que le grand crime, c'était de se présenter aux noces saintes pour y chercher sa propre gloire et non celle de l'époux, ou nous trouverions quelque autre raison meilleure encore, cachée sous le symbole de la robe nuptiale. Pour ce qui est des hommes tués sous les yeux du roi parce qu'ils n'ont pas voulu qu'il régnât sur eux[^2], nous n'aurions peut-être pas besoin de longs discours pour démontrer que s'il n'y a pas de faute à un homme de refuser un homme pour roi, ce n'est pas une faute nulle ou légère, de ne pas reconnaître pour roi celui dans le royaume duquel seulement se trouve la vie sainte, heureuse et éternelle.
-
Matt. XXII, 11, 13.
-
Luc, XIX, 27.
Traduction
Masquer
Reply to Faustus the Manichaean
19.
The slaughter of multitudes would not seem strange to the Pagan, unless he denied the judgment of God, which Pagans do not; for they allow that all things in the universe, from the highest to the lowest, are governed by God's providence. But if he would not allow this, he would be convinced either by the authority of Pagan writers, or by the more tedious method of demonstration; and if still obstinate and perverse, he would be left to the judgment which he denies. Then, if he were to give instances of the destruction of men for no offense, or for a very slight one, we should show that these were offenses, and that they were not slight. For instance, to take the case already referred to of the wedding garment, we should prove that it was a great crime in a man to attend the sacred feast, seeking not the bridegroom's glory, but his own, or whatever the garment may be found on better interpretation to signify. And in the case of the slaughter before the king of those who would not have him to reign over them, we might perhaps easily prove that, though it may be no sin in a man to refuse to obey his fellow-man, it is both a fault and a great one to reject the reign of Him in whose reign alone is there righteousness, and happiness, and continuance.